La France sera-t-elle un jour qatarie ?

Publié le 06 octobre 2012 par Edelit @TransacEDHEC

Connu surtout pour ses investissements dans le football français et en particulier dans le PSG, le Qatar est pourtant présent dans bien d’autres secteurs de l’hexagone tels que le luxe, la télévision, l’art et l’énergie. Cette explosion des investissements de la part de l’émirat commence par intriguer voire même inquiéter le milieu politique français.

Le Qatar est ridicule d’un point de vue géographique. Avec ces 11 500 km2 de superficie, ce territoire désertique est à peine plus grand que la Corse. 1.5 million d’habitants le peuplent, dont 1.3 million d’immigrés, ce qui ne fait que 200 000 véritables citoyens qataris. C’est à peine si l’émirat peut être considéré comme un état. Economiquement et politiquement parlant, c’est une autre histoire. 2ème pays en termes de revenus par habitants, le fond souverain le plus important de la planète (QIA : Qatar Investment Authority) qui gère 700 milliards de dollars et l’un des plus forts taux de croissance au monde dans la première décennie de ce siècle (environ 18%). La raison de cette prospérité est située sous la mer et sous la terre. Le Qatar dispose en effet d’une grande réserve de pétrole mais surtout de gaz naturel puisqu’il en est le troisième plus grand producteur au monde. Cela génère une manne inépuisable de liquidités qui est gérée par le QIA.

C’est pourquoi le micro-état a voulu pérenniser son économie en investissant massivement à l’étranger, avec pour destination privilégiée la France. Les Qataris connaissent en effet notre pays sous tous ses aspects : ses institutions, ses entreprises et ses politiciens. Ils aiment se réfugier chez nous pour fuir les chaleurs estivales. Mais cet intérêt pour l’hexagone s’est accru de manière inquiétante ces dernières années avec une augmentation et une diversification des prises de participations qataries dans les fleurons de l’économie française tels que LVMH (1% du capital), Veolia (5%), Vinci (2ème plus gros actionnaire), Total et Vivendi (2%) ou encore Lagardère (12.83%) mais aussi dans l’immobilier avec l’acquisition de grands noms de notre patrimoine comme le tristement célèbre Carlton, le Martinez et le Majestic à Cannes, le Concorde Lafayette et le 14 boulevard Haussmann (siège du Figaro). Pour le sport le Qatar possède, en dehors du PSG, le club de handball de Paris et chercherait à prendre le contrôle du Stade de France. Le Qatar a même obtenu

La dernière en date : l’installation d’Al-Jazeera sur nos téléviseurs avec le rachat d’une grande partie des droits de retransmission de la Ligue des champions pour les saisons courant de 2012 à 2015.

Cette stratégie quelque peu invasive a suscité un scepticisme grandissant chez nos politiques. La droite considère que la France est « bradée » au plus offrant, et les collusions entre émiratis et dirigeants politiques français fait de plus en plus de bruits. Il faut dire que le pays du golfe n’est pas vraiment fréquentable étant donné qu’il s’agit d’une monarchie absolue construite sur une rente. Il n’y a pas de parti politique, pas de transparence et où les conditions de travail des immigrés sont plus que contestables. De plus, la stratégie diplomatique du pays est pour le moins douteuse ; le pays se dit proche des occidentaux mais a signé un pacte de défense avec la Syrie et l’Iran, et son laxisme incroyable à l’égard du financement du terrorisme sur son sol n’est plus à prouver.

Malgré cela, nos chers représentants du peuple se pressent à Doha pour faire la danse du ventre à l’émir et resserrer les liens, comme s’ils ne l’étaient déjà pas assez. L’émir du Qatar a ainsi été le 1er chef d’état arabe à être reçu par Sarkozy trois semaines après son élection. Rachida Dati, lorsqu’elle était garde des sceaux, se rendait deux ou trois fois par mois au Qatar. Les dirigeants du Qatar se sentent en France comme chez eux. Pas étonnant dans ces conditions que l’émirat se soit permis d’envisager un projet de développement des banlieues sans même demander l’aval du gouvernement. Et Nicolas Dupont-Aignan de s’écrier : « Pauvre pays où une puissance étrangère, je dirais la même chose si c’était les États-Unis ou le Japon, vient intervenir dans nos affaires intérieures. Mais où est tombée la France pour accepter ça ? c’est fou !».

Bien qu’un peu alarmiste, cette intervention exprime bien l’inquiétude nationale devant la manière dont le Qatar achète la France.

F.A