Cela peut surprendre, mais en ces temps de crise, certains acteurs de la presse papier, mais pas seulement, n’hésitent pas à jouer la carte de la hausse de prix. Et ça marche. Pour L’Ecran fantastique, c’est une toute nouvelle formule à 7,90€ (au lieu de 5,90€) qui est proposée depuis cet été: un grammage papier plus important, un nombre de pages revu à la hausse (160) abritant un contenu supplémentaire d’archives cultes, et une couverture avec UV repérés, mais non pelliculée comme c’était le cas auparavant.
L’Ecran fantastique est toujours aussi beau (voire plus), et n’a pas vraiment d’équivalent. Mais difficile d’ignorer l’évidence : 7,90€, ça commence à faire cher pour certains lecteurs, même pour un mensuel adoré. Pourtant, si on fait les calculs, acheter un hebdo toutes les semaines (parsemé de pubs pleine page bien souvent ) revient à peu de choses près au même tarif. La logique est donc du côté de L’EF. Et c’est également une bonne opération commerciale, puisque même avec le surcoût de fabrication de sa nouvelle formule, le magazine (si il maintient ses ventes) est probablement un peu plus rentable en terme de marge bénéficiaire. C’est aussi un objectif louable et compréhensible pour un secteur souvent fragilisé.
Vendre plus cher à ceux qui en auront les moyens est donc une nouvelle donne. C’est même d’une certaine façon un repositionnement astucieux sur un segment CSP+, en terme de marketing. La possibilité de s’abonner devrait toutefois permettre aux lecteurs moins fortunés de réaliser une petite économie. L’Ecran fantastique a encore de belles années devant lui.