Julie est une espèce protégée car elle est considérée comme un sujet expérimental pour tout bon sociologue qui se
respecte, Son comportement est si déconcertant que la suivre est devenu un jeu de pistes.
Récemment elle m'avait annoncé qu'elle quittait définitivement Montignac pour le Régime Hollywood, Hollywood pour
Weight Watchers, et qu'en fin de compte elle hésitait entre Jean-Michel Cohen et Pierre Dukan.
Elle adore rompre, Julie. Si, par exemple, un homme ne lui apporte pas le tarif syndical: soit 50% sexe, 50 % fric, elle
le largue, en étant persuadée qu'elle est une victime...
Fashion Victim à ses heures aussi, et surtout pour emmerder sa fille de quinze ans: elle s'habille chez Forever 21, écoute les One Direction, et ponctue
toutes ses phrases de «grave, j'avoue».
Et voilà qu'au printemps, je croise ma Julie sur le boulevard de la Madeleine avec les bras chargés de sacs provenant d'une enseigne spécialisée dans le
sport.
Je glisse le mot fitness dans la conversation et là c'est l'hilarité absolue et non contenue chez mon interlocutrice.
«Mais plus personne ne fait du fitness aujourd'hui !!!.Moi, qui côtoie les milieux les plus branchés de L.A et de Paris, j'ai quitté l'aquagym pour la Zumba.
Tu élimines plus d'eau en un cours de Zumba qu'à Djerba au mois d'Août»
- Suis-je bête...
Effectivement Julie aimait la Zumba, elle vivait Zumba, mangeait Zumba à grands coups de Fajitas Old el Paso et de de Corona jusqu'au jour où son
généraliste lui prescrivit dix boîtes de suppositoires de Titanoréine pour des hémorroïdes qui n'avait pas la saveur de la Tequila. Elle aurait bien aimé
mettre le prof de Zumba dans son lit mais le beau Jaime de Bogotá était gay,,,
J'ai retrouvé Julie, pas plus tard qu'hier, marchant clopin-clopant, avec une béquille et sortant du cabinet de son kiné-ostéopathe.
Qu'arrive-t-il à la Zumba's addict?
Les ligaments du genou, la cheville, c'est la cata.
- On s'est pas assez échauffées, pas assez étirées, et voilà, plus de Zumba.
- Alors laisse moi te dire ce que toute bonne danseuse, ce que les filles du Lido ou du Crazy ou même une strip-teaseuse qui fait du «pôle dance»
pourraient te confirmer: si tu fais du bien à ton corps, il te le rendra; si tu lui fais du mal, il s'en souviendra»