La météo est ce qu'elle est, variable, et notre humeur s'en ressent. Il devient urgent de faire fondre le stress. Alors, dès que le soleil se profile entre deux ondées il n'y a pas à tergiverser. Mettre le cap vers une cueillette en plein champ devient une évidence. Une façon comme une autre de faire du sport "utile".
Je ne vais pas donner ici les adresses de l'une ou de l'autre. Mon intention n'est pas de faire la publicité d'un site en particulier mais de vous montrer qu'on peut voir les fruits et les légumes sous un autre angle que ce que proposent les étals des marchands de quatre saisons.
Ne comptez pas faire des économie s si vous vivez en région parisienne. Les dirigeants ont fait leurs calculs pour évaluer le manque à gagner entre ce qui est consommé sur place, ce qui est saccagé, ce qui est abandonné en pleine nature pour des raisons minables, ce qui n'arrivera jamais à maturité ... les prix au kilo sont un tout petit peu en deçà de ce qui est pratiqué en grande surface à qualité équivalente. Mais acheter des pommes qui ont voyagé en avion, çà n'est plus très tendance.
Juste quelques conseils avant de vous précipiter. Chaussez les sabots en plastique des jardiniers parce que les roues des tracteurs laissent souvent dans les allées des empreintes pleines de boue. Prévoyez un tablier avec une grande poche (pratique pour y glisser le téléphone pour rester en contact avec vos "amis" de F ... si vous ne pouvez vous en passer, mais surtout pour l'arme indispensable du cueilleur : le couteau).
N'hésitez pas à prendre une brouette s'il y en a à disposition. Ce sera moins fatiguant de trimballer vos achats avec cet engin plutôt que de porter les sacs "à bras". Ne sous-estimez pas le poids de tout ce qui va vous tenter.
Goûtez et regoûtez, le prix de vente est calculé en conséquence. Et comme vous allez viser l'heure creuse (pile entre 12 heures 30 et 15 heures, juste avant que la cohue atteigne le niveau d'un jour de soldes sur les Champs .... Elysées) vous n'aurez pas eu le temps de déjeuner avant. Vous ne regretterez alors pas ce couteau qui vous aura aidé à couper les aubergines, trancher les bulbes de fenouil, les pieds de salade ... et éplucher les pommes.
Parce qu'on ne se fait tout de même pas d'illusion, tous ces aliments ont été plus ou moins arrosés de produits chimiques. Ils sont "si beaux". Et si vous tenez absolument à croquer la pomme avec sa peau pour ne pas perdre une seule de ses vitamines munissez vous d'une bouteille d'eau pour la doucher auparavant.Vous voilà équipés. C'est parti. Si je vous ai montré les pommes en premier c'était parce qu'elles représenteront le poids le plus important de votre récolte. Elles se conservent 3 à 4 mois alors autant y aller franco. Personnellement j'en ai ramené 25 kilos, mais répartis entre 6 ou 6 variétés différentes, au fond cela ne fait que quelques fruits de chaque. Et puis j'en ai fait profiter mon entourage au retour. Il faudra bientôt que j'y retourne si je veux en avoir encore pour faire des tartes Tatin en décembre.On parlera pommes dans le détail dans un autre billet. Passons à ces drôles de petits fruits que ma fille a confondu avec les mirabelles. Ce sont des tomates cerise, d'un jaune éclatant, et qui remplissent très vite un sac sans fatigue parce qu'elles sont à portée de main.C'est une autre affaire avec les cornichons parce qu'il faut quasiment avoir le nez dessus pour les voir, qu'ils sont pleins de poussière et que les mettre en bocal ne va pas être de tout repos. Je vous raconterai cet épisode un jour prochain.Oublions les tomates coeur de boeuf. Encore vertes. Encore rondes.
Avec les aubergines on ira vite à les sélectionner, pourvu qu'on les repère, cachées sous les feuilles.On se conduira en client responsable en ne raflant pas les fleurs de courgettes et en coupant ces légumes à taille convenable, au moins 20 cm. Un panneau rappelle l'interdiction mais j'en ai vu qui ne se privaient pas.Les mûres, on oubliera pour cette fois. Elles ne le sont pas ... mûres, et quand bien même, elles n'ont vraiment aucun parfum comparativement à celles qu'on trouve dans les broussailles en bordure de route. Leur seul avantage est de n'avoir pas d'épines. Mais cela nuit à la poésie.A l'inverse les fenouils embaument. L'odeur d'anis vous saisit à quelques mètres du champ qui ondule sous la légère brise. Une belle découverte qui ne fait pas regretter d'avoir songé au couteau pour en croquer sans attendre.L'outil sera bien utile pour déterminer quelles variétés de pomme on va privilégier. Parce que la brouette commence à peser, et les bras à fatiguer. D'autant qu'on regrette de n'avoir pas ajouté un marchepied à la liste des fournitures. Les fruits sont soit à terre et on hésite (à 2 euros le kilo tout de même) à ramasser de la future compote, soit très très haut dans les branches.
On s'interroge aussi sur la taille des fruits. Sont-ils meilleurs gros ou petits ? Lesquels se conserveront le mieux ?En attendant de vous en dire plus sachez que la Melrose est un bon compromis pour touts ceux qui aiment les pommes colorées, juteuses, à peine acidulées.
Pour ce qui est des potirons, courges et autres cucurbitacés on ne va pas s'embêter. On les choisit dans les grandes caisses qui sont à coté de la sortie. Ils sont au même prix qu'en plein champ et on n'aura pas eu la peine de les trimballer d'une parcelle à l'autre. J'ai privilégié ceux qui n'ont pas besoin d'être épluchés et qui vont cuire avec leur peau. On peut faire de délicieux plats avec. Il y a quatre ans (déjà) je proposais deux recettes avec la butternut (blanc) et le potimarron (orange). Bientôt je me risquerai à cuisiner la sucrine du Berry (verte).On aura mis quelques heures à sillonner les allées mais au moins on aura pris un bon bol d'air et apprécié un des derniers jours ensoleillés de cet automne pourri par ailleurs. On fera simple pour le dîner. Un bouillon de légumes avec des pluches d'herbes aromatiques, ou même les fanes d'un bulbe de fenouil. Dimanche prochain, c'est votre tour.