Harkis, ce qui s'est dit le 18 septembre 2012...
M. le ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, M. Kader Arif a reçu le mardi 18 septembre à 19h00 des associations de harkis pour échanger sur les attentes des familles de harkis.
Face aux attentes des familles de harkis, nous souhaitions connaître les initiatives que M. Arif et le Gouvernement entendent prendre dans les prochains mois afin que les conditions adéquates nécessaires à cette reconnaissance par le président de la République M. François Hollande soient réunies.
Par ailleurs, le président de la République sera pendant plusieurs jours à New York dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies, qui débute le 24 septembre et donc ne sera pas présent le mardi 25 septembre 2012, lors de la cérémonie aux Invalides à Paris, à l'occasion de la journée nationale d'hommage aux anciens combattants de la guerre d'Algérie.
A cette absence, nous pouvons qu’exprimer notre déception, et plus particulièrement en cette année du 50ème anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, ou il fallait redoubler d’attention. Il ne faut pas attendre encore pour établir la vérité sur ce que les harkis ont vécu, sur l'accueil qu'ils ont reçu ici, souvent parqués dans des lieux d'hébergement temporaire pendant que d'autres supplétifs étaient même renvoyés en Algérie au printemps 1962
Beaucoup d'entre nous qui endurent parfois chômage et précarité demeureront encore dans l'incompréhension et leur mal être et évidemment seront exacerbé par cette absence.
Nous vous laissons juger par vous même de cette information…
M. Arif a dit que c’est avec un plaisir tout particulier que je vous réunis ici, au 37 rue de Bellechasse, afin de vous écouter et échanger sur vos préoccupations et plus particulièrement sur les engagements du Président de la République.
M. Arif a expliqué pour lui d’honorer cette responsabilité nouvelle, qui lui a été confiée et qui lui tient à cœur. C’est pourquoi, ce dossier, il veut prendre le temps de recevoir les associations pour faire le point. Faire le point sur leurs attentes, leurs inquiétudes, leurs interrogations. Aussi, Il souhaite que les associations lui fassent part de leurs préoccupations librement et surtout instaurer une vraie relation, une relation sincère et profonde.
M. Arif n’est pas favorable à une mémoire officielle mais pour une mémoire constructive qui contribue à réhabiliter l'histoire des harkis dans la mémoire collective. Un travail nécessaire qui doit éclairer l'une des pages les plus sombres de l’histoire de France.
Dans le même esprit, M. Arif veut œuvrer pour une approche des événements qui tende à une meilleure objectivité pour une mémoire apaisée. C’est la mission que devait se fixer la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, installée depuis le 19 octobre 2010, et actuellement présidée par personne. La Fondation doit être réactivée et donner une place plus importante à l’histoire et à la mémoire des harkis qui demande une redéfinition des missions et de la composition de la Fondation. Parallèlement, il a été constaté que la fondation pour l’histoire de la guerre d’Algérie Aussi, ingurgitait beaucoup d’argent.
M. Arif a évoqué la question de la libre circulation des harkis entre la France et l'Algérie qui est une question importante, qui touche la dignité humaine. D'importants progrès doit être réalisés, à la suite de la prochaine visite d'État du Président de la République en Algérie, afin de rappeler à cette occasion toute l'importance que la France attachait à ce dossier sur le principe de la réciprocité. Une proposition a été formulée dans la salle pour qu’une délégation d’enfant de harkis puisse accompagner M. le Ministre.
M. Arif a expliqué qu’il fallait franchir une étape supplémentaire. Comme vous le savez, la Mission interministérielle aux rapatriés devait engager un important travail à travers le plan emploi. Les organisations administratives et politiques chargées de la gestion de cette composante de la nation se sont avérées inefficaces et incapables de prendre à bras le corps cette situation. L'État français est responsable de cette situation et se doit de réparer en mettant en œuvre une politique courageuse et volontaire pour rétablir l’égalité des chances dont les enfants de harkis ont été privés. L’appréciation sur l’organisation actuelle laisse perplexe et coûteux, il a été proposé de le remanier. Aujourd’hui, les harkis sont entrés dans le droit commun et les mesures dont bénéficient leurs enfants, en termes d’emplois notamment, relèvent d’une politique qui s’applique à tous les publics en situation difficile.
M. Arif a conclue, si j’ai tenu à vous écouter et à porter devant vous ces sujets, ces projets, c’est parce que je sais qu’ils vous tiennent à cœur. Ils sont en cela des préoccupations communes, sur lesquelles le Président de la République s’est engagé.
Comme vous le savez, le sort des harkis pesant d'un poids exceptionnel sur la conscience de la France, il est donc primordial de faire aujourd'hui la clarté sur les conditions de la guerre d'Algérie pour rétablir leur dignité à ces concitoyens et il est indispensable que la France assume toute sa responsabilité.
Comme certains le disent : On peut tourner la page d'une histoire qui a duré quelques années, mais on ne peut pas gommer l'histoire, ni effacer ce que la France a apporté à l'Algérie, ni effacer ce que les harkis ont apporté à la France.
Continuons d’œuvrer, ensemble, pour une France qui respecte ses harkis, une
France qui assume son histoire et ne néglige aucune mémoire.