Contentez-vous de n’être qu’une simple vitrine de marques et votre site e-commerce reste bienvenu en Inde.
C’est tout ce que peut espérer une société étrangère malgré le récent chambardement économique annoncé par le gouvernement de Manmohan Singh qui ouvre à 51% l’investissement direct de sociétés étrangères (FDI) dans le commerce de détail. Vendre du service ou des biens reste impossible pour une société étrangère. Le DIPP (Département of Industrial Policy and Promotions) a apporté ces clarifications, que l’on peut qualifier de douche froide pour les opérateurs internet qui veulent développer un vrai business dans ce pays prometteur. Pour contourner les limites du FDI les entreprises du web doivent à présent s’organiser en structures multi-tiers, et opérer en mode B2B, pas en commerce direct. Walmart pourra investir en Inde mais sa branche e-commerce rencontrerait des barrières réglementaires. Ainsi eBay peut continuer à lister des produits sur sa plateforme alors qu’Amazon ne verra toujours pas s’ouvrir les portes d’un vrai commerce en ligne dans le sous-continent. Le Country Manager de eBay Inde, MuraliKrishnan B., explique bien la différence: « eBay India est une filiale à 100% de eBay Inc. Nous sommes une marketplace, ce qui signifie que nous ne gérons ni même détenons notre propre stock. Nous sommes une plateforme qui permet des transactions entre divers vendeurs et acheteurs. » Le fondateur et PDG de Indiaplaza confirme qu’aucun progrès n’est possible pour le e-commerce puisque les nouvelles normes sont restreintes au magasins physiques. L’autre barrière importante qui se pose pour le e-commerce est l’autorisation d’opérer Etat par Etat (L’Inde comprend une trentaine d’Etats) ce qui est pratiquement impossible. C’est ce que confirme le DIPP pour justifier la différence de traitement. Même les fonds privés d’investissements étrangers ou les capital-risqueurs jouent avec les limites des lois en investissant de manière importante dans le e-commerce indien en pleine croissance. Flipkart, une des stars indiennes a plus de 49% de FDI, tout comme Jabong, ce qui a été possible au travers de montages financiers. En étant très explicite vis à vis de la restriction des FDI dans le e-commerce, le gouvernement indien a voulu limiter la grogne sociale qui a conduit à d’importantes grèves et manifestations. Forrester compte toujours sur une croissance d’un facteur cinq d’ici 2016 pour le e-commerce en Inde pour atteindre 8,8 milliards de $.Lire aussi : le e-commerce sous surveillance avec l’indésirable Amazon (Actua Litté, les univers du livre)