Londres, décembre 1936. Pour pouvoir épouser l'Américaine Wallis Simpson, déjà deux fois divorcée, le Roi Edouard VIII est contraint d'abdiquer, quelques mois seulement après le début de son règne. A New York, de nos jours, une jeune femme assiste à la vente aux enchères des meubles du couple renégat.
"W.E." de Madonna
Avec : Abbie Cornish, Andrea Riseborough Sortie le 02 octobre 2012 Distribué par StudioCanal Durée : 114 minutes Nombre de : 1 Film classé : Tous publics Le film : Les bonus : |
Je me souviens de l’accueil calamiteux d’une presse quasi-unanime pour flinguer ce film qui à ses yeux avait comme principal défaut d’avoir été tourné par Madonna. Ses frasques, son clinquant, sa froideur, on ne lui pardonne rien et personnellement je reconnais que la chanteuse m’indiffère.
Mais sur ce second essai, c’est bien une réalisatrice qui se penche de manière très originale et personnelle sur cette histoire peu commune de la folie amoureuse d’un roi d’Angleterre .Pour les yeux d’une belle américaine, il va renoncer au trône. Cette dernière est jouée par Andrea Riseborough avec un panache peu commun.
Madonna, co-scénariste avec Alek Keshishian imagine cette aventure parallèlement à la vie sentimentale malheureuse d’une jeune femme, qui se projette sur le couple hors-la-loi.
L’argument est osé, le procédé très risqué, et malgré tout je trouve que Madonna s’en tire plutôt bien, malgré des moments assez prétentieux et une dernière demi-heure plombée par un récitatif qui masque les faiblesses du procédé.
Dans son va et vient entre hier et aujourd’hui – qui n’a rien du flash back rébarbatif – l’effet miroir perd peu à peu de sa magie, et de sa puissance évocatrice. La cinéaste voyant alors sa pellicule arrivée à son terme compile dans le final tout ce qu’elle n’a pas pu dire ou montrer.
C’est la grosse faiblesse d’un film qui malgré tout réussit à emporter l’adhésion autour d’une esthétique raffinée. La caméra, sans cesse en mouvement, provoque des situations peu conventionnelles. Et qui paradoxalement fige le temps dans ces entre-deux où se mêlent intimement la grande histoire et le quotidien sans joie de la jeune héroïne.
L’autre discours d’un roi qui renonce au trône. A ses côtés , son frère qui deviendra roi, ce qui ne semble pas le ravir.
C’est casse gueule, je le répète, mais Madonna évite bien des écueils, dont celui de la vérité historique. A ses yeux, le couple en France ne vivait qu’à Paris où sur la Côte d’Azur. Pourtant c’est en Touraine qu’il possédait une propriété, le château de Candé, près de Tours. Ils s’y sont mariés. Le scandale pouvait alors éclater !
LES SUPPLEMENTS
- Le making of
Au milieu de quelques scènes de tournage, (quand même c’est un making of), tout le monde y va de son petit commentaire, Madonna aussi. On assiste à la préparation et à l’entraînement de James D’Arcy , à la visite très rapide de tous les lieux de tournage, avant que comédiens et techniciens disent tout le bien qu’ils pensent de la réalisatrice.
- Entretiens avec James d’Arcy et Andrea Riseborough
Ce qui les a séduits dans le projet, la manière d’aborder leur personnage… rien de bien neuf sous les sunlights
- L’avant première à Londres
Les comédiens sont interviewés avant d’entrer dans la salle, ce qui répète un peu déjà ce que l’on a entendu dans le making of
En bref
Le film
En évitant de raconter banalement l’histoire de ce couple hors-la-loi, Madonna a pris plus d’un risque, mais dans l’ensemble elle s’en tire avec les honneurs. Le scénario est originalement construit et la mise en scène n’arrête pas de solliciter la caméra. Sur le final, ça s’essouffle un peu
Les bonus
Pour un making of qui ne montre pas grand-chose du plateau, mais raconte beaucoup le film, ces bonus sont un peu à la peine, mais quand même, ça se laisse voir et entendre