Oui, je sais, j’ai dix ans de retard, mais J’ai très longtemps hésité à démarrer la série Farscape. La première raison, c’est un planning séries déjà bien chargé, ensuite la présence de marionnettes (même si elles sont manipulées par les créateurs du mythique « Muppets show »), et pour finir la peur d’être déçu. Pourquoi déçu? Parce que la série est considérée comme « mythique » par un grand nombre de fan. Et que parfois, une trop grande attente peut entraîner une grande déception (cf Kids on the slope). Mais une fois démarrée, j’ai avalé les 88 épisodes de la série très rapidement à partir de la saison 2 (au rythme de plusieurs épisodes par jour), signe que la série mérite ses galons! Analyse de la série vu de ma lorgnette.
Les raisons pour aimer Farscape :
Je vais commencer par John Crichton! Ben Browder est très bon dans ce rôle. Tour à tour dépassé, intrépide, ou au bord de la folie! Car bien qu’il soit pilote d’essai à la NASA (on se doute donc qu’il possède un sacré bagage technique), il se retrouve complètement dépassé par son nouvel environnement extra-terrestre. Cela nous le rend sympathique et nous permet de nous identifier et de partager ses galères de pauvre terrien perdu au milieu de l’espace!
Il balance également très souvent des noms ou des anecdotes complétement « terriennes » que lui seul comprend (enfin nous aussi), ce qui renforce la connivence du spectateur avec lui. Une bonne astuce qui fonctionne à merveille! On le suit également dans sa quête de la terre qui nous semble tout à fait légitime.
Voyons maintenant les autres permanents de Moya :
Il va y avoir d’autres pensionnaires plus ou moins réguliers que je ne vais pas détailler et que je vous laisse découvrir!
Il faut forcément un bon méchant, un Némésis, pour faire un contre poids au héro de la série. En l’occurrence, Scorpius est probablement l’un des meilleurs méchant de série. Déjà son look façon « sado maso » détonne! Ensuite le personnage est un véritable serpent! Il est partout, ne recule devant rien pour atteindre ses buts. Ses buts restent d’ailleurs flous, on le pense au départ au service des Pacificateurs, mais bien vite, on se rend compte qu’il ne sert qu’un seul maitre : lui-même!
Et il n’y a pas que le look de Scorpius qui est trash! Quand il s’énerve, il postillonne de partout, quand on le frappe, il crache, il bave, un vrai animal enragé! A la fin des saisons 2 et 3, on le pense enfin mort, mais non, il fait toujours son retour au moment ou on l’attend le moins. Sa relation avec Crichton est très particulière, d’autant que ce dernier a un avatar de Scorpius dans sa tête, reliquat de la sonde psychique implantée dans sa tête. Cet ersatz de Scorpius, qu’il a affectueusement nommé « Harvey » donne lieu à de savoureux intermèdes ou Crichton discute avec lui afin d’obtenir des informations sur le vrai Scorpius, le tout dans des situations à chaque fois improbables (sur un grand 8 par exemple). Les deux forment un couple indissociable! Scorpius a besoin de Crichton pour sa technologie des vortex qu’il compte utiliser pour se venger des Scarrrans qu’il hait plus que tout. Et Crichton, sans Scorpius n’est finalement plus qu’un terrien paumé dans l’immense univers..
Car si la série prends parfois le chemin des écoliers, la traque de Crichton par Scorpius pour s’emparer de la technologie des vortex reste le fil rouge de la série. Mais la relation entre les deux hommes va évoluer de manière assez marquée au fils des saisons. A tel point qu’il vont finir par collaborer ensemble pour mettre fin à la guerre qui se prépare entre les pacificateurs et les Scarrans. Même si il faut bien l’avouer, Crichton aura bien du mal à faire confiance à son ancien ennemi. Mais ce revirement apporte du piment à la dernière saison et change la donne!
En tout cas, un bien meilleur adversaire que le Commandant Grayza qui n’est au final qu’une arriviste sans grande envergure. Il faut dire que passer derrière Scorpius, c’est pas évident..
Déjà, l’idée du vaisseau bio-mécanique nous change de l’ordinaire! Quand en plus, le dit vaisseau accouche, c’est encore quelque chose! Et ils vont en voir du « pays » à bord de Moya! Et la pauvre en verra de toutes les couleurs (je n’ai pas compté les fois ou elle est endommagée, mais il y en a un paquet!). La série prends le temps à chaque saison de se « balader » et de nous faire découvrir de nouvelles planètes et de nouvelles espèces. En cela elle suit les traces de prestigieuses séries avant elle (je pense par exemple à Star Trek) et que d’autres après elle utiliserons (Stargate pousse le concept jusqu’au bout, mais sans vaisseau!). Du classique à ce niveau, mais ça le fait!
l’emploi de marionnettes, que je redoutais un peu, est en fait plutôt efficace. Elles apportent un coté « organique » que ne pourrait pas avoir une image de synthèse qui fait plus froide, moins vivante. Bien sur, cela n’est sûrement plus valable aujourd’hui en 2012. En tout cas, cela n’empêche pas de considérer ces marionnettes comme des personnages à part entière.
Un certain nombre de séries n’ont pas eu le sort qu’elles méritaient et ce sont arrêtés parfois prématurément ou en tout cas sans disposer d’une vraie fin. Cela a failli être le cas pour Farscape. A l’origine prévue sur 5 saisons, la série aura finalement été arrêté au bout de 4 saisons. Cela aura pu en rester là, la saison 4 se conclu d’ailleurs de manière plutôt nette, mais laisse certaines choses en suspens malgré tout. Mais finalement, la série aura droit à deux téléfilms d’une heure pour conclure définitivement l’aventure. Certes, on a parfois le sentiment de voir une saison de 22 épisodes en accéléré, que certaines choses auraient mérités d’être plus développées ou mieux amenées. Mais au moins, le point final est mis proprement, ce qui évitera toute frustration aux amateurs de la série. Sans en dire trop, nos voyageurs pourront enfin vivre en paix sans plus personne à leurs trousses, ce qui est plutôt mérité je trouve!
Pour autant, tout n’est pas parfait! Une des marques de la fabrique de la série, c’est l’habitude de commencer un épisode sans introduction, de sorte que l’on retrouve nos héros dans une situation incongrue, souvent dangereuse. Au téléspectateur de raccrocher les wagons au fur et à mesure de l’épisode. Ce n’est pas en soit un défaut, mais parfois, cela devient un peu pénible quand l’on passe du coq à l’âne d’un épisode à l’autre. Il faut dire que la série aime bien prendre son temps, quitte à perdre de temps à autre le fil principal de l’histoire.
Même si la série repose sur un concept des vortex ou « trou de vers » qui sont des vrais concepts en physique (même si ce concept n’est que théorique), Farscape prend tout de même parfois quelques libertés avec les lois de la physique. La principale, qui m’a fait bondir, c’est les sorties dans l’espace avec un simple respirateur (ou même en retenant sa respiration)! Autant dire que dans ce cas, c’est directement la mort façon surgélation ultra rapide dans le vide de l’espace. Pas catastrophique, mais ça fait un peu tache dans le décor.
Il y a également des ficelles scénaristiques un peu grosses, voire carrément invraisemblables! Un exemple, c’est lorsque dans la saison 4, Crichton s’invite à la conférence de paix entre Pacificateurs et Scarrans, avec une bombe nucléaire sous le bras alors que tout cela se déroule dans la base ultra secrète et ultra sécurisée des Scarrans (mais virez donc votre chef de la sécurité les mecs!).
Mais tout cela finalement passe au second plan tant la série est agréable à suivre! Si ce n’est pas encore fait, lancez-vous, vous ne le regretterez pas!!
Retrouvez mes critiques des 4 saisons (attention, comme d’habitude, je spoile pas mal) si vous voulez plus d’infos cliquez sur les images!