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2e congrès mondial d'écologie sonore - massimo russo

Publié le 06 octobre 2012 par Desartsonnants

2E CONGRÈS MONDIAL

D'ÉCOLOGIE SONORE

MASSIMO RUSSO

sociologue

Lundi 20 Août - Salle Stella - Saillon (Suisse)

La dimension sociale de l'écoute

(Présentation en italien)


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Que vient faire un sociologue dans un colloque d'écologie sonore ?

Les sociologues écoutent, ils fournissent des pensées, les expriment...

Les rencontres en sociologies et dans d'autres sciences sont destinées à penser vers le « Futur de l'humanité »

La logique de l'écoute c'est tout d'abord le fait d'opérer un choix,.

C'est une ouverture sensorielle, la recherche de l'entente, une fonction réflexive qui sait méditer, une côte naturelle qui s'adapte à de nombreuses situations.

La société génère beaucoup d'inécouté, face à l'invasion des haut-parleurs, à la redondance d'un excès de communication.

Le redondance nous distrait, elle génère une communication dispersive et fragmentée.

Nous vivons une société qui met en scène ce qui n'est pas présent, stigmatise une absence virtuelle via des plongées sur les mondes digitales. Les sons deviennent alors de plus en plus invasifs, l'harmonie dans son équilibre même est remise en question, ce qui génère de nombreuses contradictions sociales et esthétiques. Une écoute irrationnelle s'est progressivement mise en placent, générant des dysfonctionnement, et une série d'incapacités à traduire la réalité.

Les sons qui accompagnent systématiquement toute action ne font que distraire obscurcir la pensée.

Une forme de réception compulsive est imposée, bâtie notamment sur l'idée de sons fonctionnels, renforçant le principe d'une société orientée autour de la consommation. Le son devient lui-même marchandise, dans des concepts de design sonore, marj-ketting, sensoriels... Cette écoute dilate l'espace public en même temps qu'elle réduit les moments de silence. On est confronté à une nouvelle rationalité, parfois ultra-descriptive mais somme toute peu créative. Aujourd'hui, la reproductibilité de la musique ne favorise plus des facultés de compréhension, ou de ressentis émotionnels liés à l'esthétique.

De nouvelles voies à explorer sont alors ouvertes. Les distorsions sonores dévastent le paysages, on cherche des réponses pour réagir à cette agression, le silence devient de plus en plus rare et indispensable. Il faut filtrer et délimiter les contextes pour ne pas que les sons deviennent trop dévastateurs, dans un monde où les réflexions sont très fragmentées et interdisciplinaires. Il faut apporter des considérations théoriques et des approches empiriques. On doit revenir à la capacité d'écouter et d'observer comment la paysage et la ville sont transformés, et tenter d'y répondre, de créer des outils, d'envisager des solutions, via des réflexions théoriques et empiriques, pour qu'ils ne soient pas irrémédiablement détruits.

Il existe des possibilités d'interpréter les transformations du sonore urbain en appliquant des outils sociologiques, dans une action rationnelle. On met ainsi en place une analyse de la fonction du son comme marchandise dans espace public et commercial, on cherche à déterminer la charge et la fonction symbolique de sons.

Au-delà de l'écoute, il y a une sorte de fondement social qui accompagne un sujet dispersé et fragmenté, en grande partie dédié à la consommation. La musique dégénère ainsi en nuisances, perd de ses fonctions esthétiques et créatives, prend une position inclusive d'un côté commercial et exclusive du côté esthétique, au dépend des publics.

C'est là un positionnement radical, esthétique et politique que nous devons avoir.*

* Positionnement exprimé par le chercheur Massimo Russo, dont le rapporteur (Desartsonnants) ne fait ici que retranscrire l'intervention.


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