Cheri j’ai retreci la nuit blanche

Publié le 06 octobre 2012 par Legraoully @LeGraoullyOff

La nuit blanche c’est un peu chaque année la même histoire : on se jure qu’on y retournera plus et finalement on y revient plein d’espoir l’année suivante.

Et c’était plus vrai encore cette année, après une édition 2011 médiocre. Une programmation de plus en plus resserrée au fil des ans laissait penser qu’on avait gardé le meilleur en se débarrassant des scories.

Pour cette 5ème Nuit Blanche messine, le thème retenu était Mobilis in mobile, mobile dans l’élément mobile, clin d’oeil à 20000 lieues sous les mers et au mythe du Nautilus du capitaine Némo.

Et mobile, les messins l’auront été dans les interminables files d’attente pour accéder aux sites d’exposition : voilà la conséquence de la limitation du nombre d’évènements (51 en 2008, 79 en 2009, 67 en 2010, 44 en 2011 et 30 seulement en 2012) : toujours la même affluence (quoi que ?) mais toujours moins de lieux d’exposition , l’équation est simple et conduit aux énormes files devant la gare, le Cinéma porno Le Royal (image surréaliste !), le grand séminaire ou le centre Pompidou.

Une fois de plus, on regrettera quelques soucis de sécurité, des endroits trop peu éclairés, difficilement accessibles aux personnes handicapées (comme la place de la gare en chantier).

Parmi les déceptions de la soirée, l’installation dans le tunnel routier de la Trémie ; un espace si singulier aurait mérité meilleur traitement . Pourtant la description était prometteuse : Le dispositif se déploie sur une bonne partie des 300 mètres du tunnel. Il propose une traversée où le temps et l’espace semblent se déformer, se transformer. Les images aux motifs hypnotiques rappellent les objets fractals, jamais véritablement identifiables ; elles pourraient aussi bien être une vision macroscopique de l’infiniment petit qu’une vision accélérée de l’univers en expansion. Le son se développe, se construit comme un paysage, il évoque et entremêle tour à tour phénomènes météorologiques, bruits de machines, cris de la faune et autres sonorités. Mais en fait , le dispositif s’est déployé sur quelques dizaines de mètres avec pour bande son le bruit de quelques éméchés…

L’installation d’Anne Flore Cabanis à la gare de Metz laissait voir les regards et les déambulations des passagers. Œuvre sans doute la plus impressionnante , Paleodictyon transformait la voile du centre Pompidou en écran géant ; un peu plus loin, la passerelle du Graoully  nous proposait une des plus ratées créations de la soirée Galleggianti ; là aussi le projet semblait prometteur et le rendu aura été à la limite du ridicule…un peu comme l’installation Silver mountain place Mondon…

On retiendra aussi Global Rainbow , un immense arc en ciel visible à 30km à la ronde parcourant le ciel de l’Avenue Foch. Une installation étonnante car vu de la tour Camoufle on voyait bien un arc de cercle et non un simple tracé linéaire lumineux.

L’installation de François Martig , une sorte de potager mis en scène par les élèves du lycée agricole de Courcelles nous invitait à la réflexion sur les échanges commerciaux autour des fruits et légumes.

Enfin, autre installation marquante , Octopied building animait l’immense immeuble de la Banque Populaire de Lorraine qui a fait preuve là d’un certain humour puisqu’il s’agissait de gigantesques tentacules animées sortant des fenêtres de la banque laissant croire qu’habitait là une immense pieuvre.

On a finalement eu l’impression qu’en 5 ans , on a fait le tour de l’art moderne et qu’on retrouve un peu toujours les mêmes ingrédients, les mêmes fausses nouvelles idées et qu’en la matière l’innovation est plus rare qu’il n’y parait. Et qu’en plus, hier soir, il y a eu de nombreuses ratées.

Bref, c’est promis, l’an prochain on ne nous y reprendra pas.

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