Les Vénézuéliens vont participer dimanche à l’élection la plus importante de leur génération, avec comme enjeu la fin du régime corrompu et autocratique de Hugo Chávez après 14 ans de règne.
Par Juan Carlos Hidalgo, depuis les États-Unis
Article publié en collaboration avec le Cato Institute
L’opposition, menée par le gouverneur Henrique Capriles Radonsky, a une réelle opportunité d’emporter les suffrages, à condition que le décompte soit honnête. Les sondages les plus crédibles prévoient un résultat très serré avec pour l’instant encore beaucoup d’indécis. Il est vraisemblable que la plupart de ces « indécis » soit en réalité des électeurs des Capriles trop intimidés pour exprimer ouvertement leur rejet du régime en place.

Meeting géant des partisans de Capriles à Caracas, le 30 septembre dernier.
Je l’ai déjà écrit auparavant, ce ne sera pas une élection loyale. Sur cinq sièges au Conseil électoral national (CNE), quatre sont des partisans de Chávez, et ils ne reculent devant aucune magouille. La dernière en date a été d’annoncer que ceux qui cocheraient une photo de Capriles sur leur bulletin ne voteraient pas pour lui, mais pour un autre candidat mineur (voir l’explication ici).
Les listes électorales, contrôlées par les Cubains, ont gonflées de 58% depuis 2001 alors que la population vénézuélienne n’a augmenté que de 18%. Quatorze des vingt-quatre régions du pays ont plus d’électeurs recensés que le total de leur population adulte. Dans un cas, on a découvert 2.272.706 électeurs vivant apparemment à la même adresse.
Dans un tel contexte, bien que l’opposition soit préparée à défendre fermement ses droits dans les bureaux de vote, il est probable que lundi matin le CNE annonce que Chávez est le vainqueur. D’après moi, il est illusoire de penser que Chávez puisse admettre une défaite contre Capriles. La question devient alors : que se passera-t-il ensuite ?

C’était une sage décision de la part de l’administration Obama de ne faire aucune déclaration sur le sujet avant le vote. Tout commentaire officiel aurait joué le jeu de Chávez, qui se serait empressé de dénoncer une intolérable ingérence de « l’Empire » dans la souveraineté vénézuélienne. Quoi qu’il en soit, Washington devrait garder un œil sur cette élection et ses conséquences, car elles entraineront sans doute de profondes répercussions dans la politique de la région.
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Traduction : Contrepoints.