10 Milliards d’économie ? Mensonge ! L’État dépensera un milliard de plus en 2013 qu’en 2012, il n’y a donc aucune économie.
Par Thiboult Doidy de Kerguelen.
- En 2012, l’État aura dépensé 370Mds€.
- En 2013, il dépensera 371Mds€ !
Il n’y a donc pas 10Mds d’économie, mais 1 milliard de dépenses en plus. Pourquoi ? Essentiellement parce que dans un souci de communication, on vous présente des dépenses qui avaient été prévues mais qui ne seront pas finalisées comme des économies ! Lorsque par exemple on vous annonce que des lignes TGV prévues pour dans plusieurs années sont abandonnées, vous appelez ça une économie, vous ? Lorsqu’on vous annonce qu’un musée de l’histoire de France ne sera pas construit, vous appelez ça des économies, vous ?
Bien sûr, il y a quelques réelles économies, mais qui sont loin de compenser les augmentations mécaniques de certaines dépenses récurrentes. Exemple de dépenses récurrentes à augmentation mécanique : l’indexation de certaines aides sociales sur l’inflation, l’augmentation du « GVT », le glissement vieillesse technicité, qui indexe les rémunérations des fonctionnaires sur l’ancienneté ou la technicité (si la valeur du point d’indice ne bouge pas, les fonctionnaires changent d’indice en fonction de leur ancienneté ou des stages de formation qu’ils peuvent faire), l’augmentation des différentes contributions de la France au budget de l’Europe, et, bien sûr, les retraites ! Chaque année, il y a de plus en plus de fonctionnaires en retraite qu’il faut bien payer (l’État est son propre assureur) de même qu’il assure désormais le complément permettant de verser les retraites des fameux « régimes spéciaux ». Une bagatelle qui lui coûtera en 2013 un petit peu plus de 7Mds€ !
Si vous ajoutez à cela les dépense supplémentaires, en particulier les embauches de fonctionnaires dans certains secteurs, vous comprenez que les 10 milliards d’Euros d’économie ne sont qu’habillage de communication. Pour faire des économies, de vraies économies, c’est-à-dire voir un budget de fonctionnement de l’État en diminution, il faut impérativement passer par la réforme de l’État. Et pour réformer l’État, il faut se poser réellement la question de savoir ce qui est du ressort de l’État et ce qui peut être confié en délégation au privé. Il faut se poser la question de la pertinence d’assurer les retraites sur le budget de fonctionnement et éventuellement mettre en place une dotation de fonds appelé à prendre le relais. Un travail impératif, un véritable chantier que nous ne voyons pas notre actuel gouvernement engager, pas plus que l’ancien n’avait osé s’y attaquer.
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