L’appel à témoignages lancé par Le Monde.fr sur la cigarette électronique a remporté un vif succès. Globalement, les commentaires des internautes ayant testé la e-cigarettes sont plutôt positifs, même s’il y a autant de manière de consommer que d’utilisateurs. En voici une sélection.
UN SUBSTITUT À LA CIGARETTE « ANALOGIQUE » ?
Pour Valdo, « ce produit offre de nombreux avantages : pas de goudron, pas d’atmosphère enfumée, et un bon substitut à la cigarette classique. Après, il est certain que pour des accros à la nicotine comme moi, ce n’est pas un médicament pour arrêter ! Sauf à être très volontariste et diminuer les doses de nicotine progressivement jusqu’à zéro. Mais après tout, la nicotine en elle-même n’est pas cancérigène, et passer de la fumée du tabac à ce produit évite aussi des dommages collatéraux de l’arrêt (prise de poids , humeur exécrable…), alors le bilan est globalement positif ! »
Certains vont même plus loin, assurant qu’après de nombreuses années de tabagisme, la cigarette électronique leur a permis l’arrêt complet du tabac. C’est le cas par exemple de Constantin, 52 ans, fumeur depuis l’âge de 15 ans. « Je suis passé il y a trois mois à la e-cig. Alors que je n’avais jamais réussi à arrêter le tabac avec les substituts tabagiques, j’ai remplacé du jour au lendemain la cigarette par la e-cig, et cela fait trois mois que je n’ai pas retouché une vraie cigarette. Je n’ai ressenti aucun manque et l’envie d’une vraie cigarette m’a complètement passé. J’ai l’impression de renaître, d’avoir retrouvé du souffle et, surtout, de ne plus avoir la mauvaise conscience de consommer un produit qui me faisait du mal. A mon humble avis, la e-cig est l’une des plus fantastiques inventions de ces dix dernières années. »
TOUJOURS MIEUX QU’UNE CIGARETTE CLASSIQUE
Pour d’autres, si la consommation de e-cigarette a permis de diminuer la consommation de tabac, elle ne la remplace pas. C’est le cas de Raph, qui explique qu’il continue « à fumer des ‘vraies’ clopes en soirée, mais en combinaison avec ma clope électronique. Si c’est une grosse soirée (festival électro, mariage), j’achète mon paquet. Sinon, je taxe à des potes, et je leur rachète un paquet périodiquement. Je ne vois aucun intérêt à la clope électronique sans nicotine : aucun ‘hit’ (sensation de passage dans la gorge) – c’est la présence de nicotine qui procure cette sensation. Même si l’expiration de vapeur et la gestuelle sont les mêmes avec ou sans, l’important pour moi est ce fameux ‘hit’. Je n’ai pas l’impression, pour l’instant, que la possibilité de fumer n’importe où, n’importe quelle quantité à n’importe quel moment m’encourage à ‘vapoter’ (et donc ingérer de la nicotine) davantage qu’avec la clope normale. »
Stéphane, 29 ans, le concède : « Je ne connaît absolument pas les effets à long terme de ce que j’ingère. Je sais simplement que c’est du propylène de glycol et de la glycérine végétale. Soyons honnêtes, je n’avais jamais entendu ces deux termes auparavant, j’ai consulté les fiches toxicologiques de l’INRS [Institut national de la recherche et sécurité], et visiblement rien n’est à signaler. Je me dis que ça ne peut pas être pire que les 4 000 substances toxiques que j’ingérais auparavant. Et que je n’ai plus cette immonde toux qui me suivait partout. Ça me suffit pour poursuivre l’aventure. »
Pierre, 31 ans ne dit pas autre chose : « Les effets sur la santé ? Je suis comme l’immense majorité des ‘vapoteurs’ : j’attends les études sérieuses, pas celles faites sur un coin de table, commanditées par tel ou tel labo ou spécialiste qui, par ailleurs, vantent les qualités du Champix [un médicament antitabac controversé]… En attendant, je fais une sorte de pari pascalien : entre l’e-cig dont la nocivité reste à prouver et la vraie cigarette qui n’a sur ce point plus grand-chose à prouver, malheureusement, il n’y a pas photo ! »
CONTOURNER LA LOI ÉVIN…
Pour d’autres, il s’agit surtout d’une solution pratique pour contourner l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Anaïs, 29 ans, explique ainsi avoir découvert la cigarette électronique alors qu’elle était clouée sur un lit d’hôpital. « Je viens d’être hospitalisée durant une semaine : après mon opération, je me sentais plutôt en forme et j’ai rapidement retrouvé le besoin et l’envie de fumer. Je ne pouvais pas sortir de mon lit à cause d’une péridurale et j’ai donc demandé au médecin de me fournir un patch. Devant son refus, l’une des mes amies m’a apporté une cigarette électronique – une première pour moi. Et quel plaisir ! Malgré un arôme cerise plus que douteux, le fait de pouvoir se remplir les poumons et recracher une sorte de vapeur apporte bien plus qu’un patch. Et l’effet est immédiat : la désagréable sensation de manque disparaît après quelques bouffées. Je l’ai donc utilisée pendant plusieurs jours et cela a été d’une aide précieuse. Et j’avoue ne pas avoir boudé mon plaisir de ‘fumer’ devant le médecin qui m’avait refusé un patch ! Bilan : la prochaine fois que je prends l’avion pour un long vol, j’emporte une cigarette électronique… Cela restera pour moi du dépannage, mais un dépannage très précieux, une façon simple de lutter contre le manque de nicotine. »
… ET FAIRE DES ÉCONOMIES
Pour beaucoup des internautes ayant répondu à l’appel à témoignages du Monde.fr, il s’agit aussi de faire des économies. Tim explique ainsi qu’il a dépensé « une centaine d’euro pour [s]‘équiper avec du matériel performant ». « Maintenant, je dépense entre 5 et 10 € par mois », affirme-t-il.
INEFFICACITÉ DES MÉTHODES TRADITIONNELLES
De nombreux internautes, fumeurs depuis plusieurs décennies, affirment s’être tournés vers la cigarette électronique en raison de l’échec des autres méthodes. Brigitte, 56 ans, explique ainsi avoir essayé plus d’une dizaine de fois d’arrêter en trente-cinq ans de tabagisme. « En vain, les thérapies comportementales, l’acupuncture, les médicaments, les patchs : rien n’a réussi à me faire arrêter plus de deux ou trois mois ! » C’est aussi ce qu’explique Céline : « J’avais tout essayé pour arrêter car je fais plus d’une dizaine d’heures de sport par semaine : acupuncture (reprise au bout de quelques jours), patch (intolérance cutanée), les gommes (c’est ignoble et fait mal à l’estomac), le Champix (troubles de l’humeur dès les premiers jours, trop dangereux)… Bref, tout ce que le monde de la médecine propose. »
Par ailleurs, plusieurs internautes s’interrogent sur le discours officiel très prudent sur la cigarette électronique. Nancy, 35 ans, déplore que « certains tabacologues et pneumologues (très connus) ne cessent de décrédibiliser la cigarette électronique, ou pire, de la diaboliser dans les médias. Je pense qu’ils commettent une erreur grave, contraire à la déontologie des médecins qui est de protéger les patients. Au lieu de préserver leurs intérêts personnels, en restant fidèles à une idéologie, ils devraient accompagner tous les fumeurs et les encourager à passer à l’e-cig, pour finalement sevrer la population entière, du tabac aussi bien que de la nicotine. »
Pour Benoît, 36 ans, le flou des autorités sur la question « affaiblit leur crédibilité en générant un doute, fondé ou non, quant à leur indépendance vis-à-vis des cigarettiers et de l’industrie pharmaceutique, et n’apporte aucun élément nouveau, scientifique, objectif, en matière de risques et bénéfices comparés entre le tabac, la cigarette électronique et les autres substituts, laissant potentiellement le consommateur à la merci de sources d’informations subjectives, incomplètes ou farfelues. Enfin, cela ne permet pas aux acteurs privés d’investir et de se structurer afin d’apporter au consommateur les contrôles et le sérieux nécessaires à la sécurité d’utilisation de ce type de produits. »
Source : lemonde.Fr
Posté dans: Dossiers, TABAC, vu sur ne net.
Mots clés / Tag: cigarette · clop · clope · ecigarette · fumer