- que le présentéisme professionnel est néfaste. Et peut-être plus que l’absentéisme. Les absents ont toujours tort, dit-on, dans d’autres cas, ce qui reste à prouver en cas de tsunami ou d’attentat terroriste, passons, mais au moins ils ne font pas de connerie, tant qu’ils ne sont pas là, au bureau. Le zélé impliqué dans son job, qui reste après les autres et qui vient bosser même malade, outre le risque de passer pour un lèche-bottes, a minima, jusqu’à remonter la face nord des cuisses dans l’esprit des autres en direction de l’arrière-train du boss pour anulingus métaphorique, dégrade la productivité d’une équipe. Au fil de la journée, il perd en attention, sans que lui soient amputées les minutes passées devant la machine à café ou à activités extra-professionnelles type triturage de trombone, sms, tweet ou surf, si bien qu’ en fin d’après-midi, il peut commettre des erreurs qui impliquent de refaire le travail. D’où le coût. Et l’inintérêt de son présentéisme. Alors, être présent ou absent, là n’est pas la question, l’objectif est d’être efficace. Et puisque l’efficacité est la capacité de parvenir à ses objectifs, il est probable que des débriefings de briefings s’imposent. Le comité d’entreprise peut aussi décider d’inscrire le dévoué consciencieux au championnat du monde d’endurance au sauna, il prouvera concrètement qu’il sue sang et eaux pour la boite et rafraîchira les autres par son absence remarquée. Entre deux maux, il faut choisir le moindre !
- que le débat sur la fin de vie est au cœur de l’actualité. 86% des français se déclarent favorables à l’euthanasie. Qui serait pour le prolongement de la souffrance, si tant est que l’on voie les choses ainsi ? Comme dans toutes les questions complexes, les points de vue choisis comptent, les prises de position se pèsent, et se soupèsent. Et comme toute question complexe, elle demande réflexion, et notamment de définir les contours du processus éventuel ? Alors, dans quel sens le prend-on ? Même si je fais des phrases longues, je suis plutôt pour abréger, mais, si pour décider il faut lire les petites lignes sibyllines comme dans les contrats d’assurance, pour savoir quand comment et avec le consentement de qui, l’aval du futur défunt préalablement validé ou pas, on mourra avant la piqure libératrice. Bonne nouvelle parallèle, la morphine sous-utilisée en France, pour atténuer la douleur, je ne parle pas ici de délires festifs, on verra ça plus tard, pourrait être remplacée par le venin du black mamba, un des serpents les plus dangereux d’Afrique, au fluide un peu mortel certes, mais qui devient, bien dosé, un puissant antalgique. Ah bah alors, si on n’a plus mal, on peut rester plus longtemps, non ?, telle la toute vieille de Brel, qu'en finit pas de vibrer, et qu'on attend qu'elle crève ? Ou mieux, momie vivante vachement plus palpable que la photo dans le cadre ? Et on faire perdurer tant que ça dure. Mais jusqu’à quand ? Il me semble qu’on retombe sur la question initiale. Quand faut-il dire stop ? Hum, le souci est l’inéluctabilité du truc : la mort fait partie de la vie. C’est quand même relativement pénible à gérer, cette petite histoire ! Mourir mal, ou bien mourir, telle sera la question ? Entre deux maux, il faudra choisir le moindre !
- que le président tunisien Moncef Marzouki a présenté jeudi les excuses de l'Etat à la jeune fille violée par deux policiers ; cette jeune fille inculpée pour atteinte à la pudeur, et pas encore officiellement disculpée par le juge décisionnaire. Il aura fallu que quelques policiers ne couvrent pas leurs collègues, que le scandale s’ébruite, que des ONG et des médias tunisiens le propagent, que des gens descendent dans la rue, pour en arriver à cette déclaration. Les faits restent les faits. Le viol a été commis. Il y a aura procès. La jeune femme gardera le joli souvenir d’excuses présidentielles. Et puis un petit traumatisme aussi, non ? Eût-ce été mieux que rien n’arrivât ? Plutôt que le subjonctif imparfait, on peut imaginer qu’elle aurait préféré un passé différent. Entre deux maux, il faut choisir le moindre ?