Alors que l'aspirine peut avoir de nombreux effets protecteurs, ce n'est pas un «remède miracle» contre l'apparition de la démence. Mais, cette étude de l'Université de Gothenburg (Suède) démontre néanmoins que l'aspirine ralentit le déclin cognitif, même si elle n'a, ici sur 5 ans, aucun impact sur le risque de démence. Ces conclusions, publiées dans l'édition du 3 octobre du British Medical Journal Open, qui portent sur des femmes âgées prenant de l'aspirine pour des raisons cardiovasculaires, ne justifient pas de « se mettre » à l'aspirine quotidiennement sans justification médicale.
Les participantes prenant quotidiennement de l'aspirine dès le début de l'étude, soit 129, présentent, en moyenne, un déclin cognitif significativement moindre que les femmes qui n'ont pas pris régulièrement de l'aspirine au cours des 5 ans de suivi. Les chercheurs expliquent ce résultat par l'amélioration de la circulation du sang vers le cerveau. Cependant, aucune différence n'est constatée dans le risque de démence entre utilisatrices et non utilisatrices.
· Sur l'utilisation de l'aspirine, parmi les utilisatrices, 80% prenaient une dose faible (75 mg), 50% en ont pris tout au long des 5 années de suivi, 15% en prenaient au début mais plus à la fin de l'étude.
· En moyenne, le score de capacité cognitive (MMSE) a baissé de 0,88 point au cours des 5 ans de suivi pour l'ensemble de la cohorte.
· Parmi les non-utilisatrices d'aspirine, ce recul atteint 0,95 points vs 0,05 points chez les utilisatrices
· Parmi utilisatrices quotidiennes, la capacité cognitive augmente au cours des 5 ans (mais de façon non significative).
· Au cours de la dernière année de suivi, 8,3% des utilisatrices quotidiennes et 8,4% des non-utilisatrices ont développé une démence au sens du DSM.
Les chercheurs concluent que l'aspirine à faible dose est bien associée à une réduction du déclin cognitif mais ne protège pas contre la démence. Des résultats qui peuvent sembler ambigus ? Non, cela signifie juste que les femmes prenant de l'aspirine connaissent un déclin cognitif comme les autres femmes, mais à un rythme légèrement plus lent. Les effets les plus forts sont ici identifiés chez les femmes présentant un risque élevé de maladie cardiovasculaire.
Si l'aspirine est fréquemment prescrite aux patients avec antécédents de maladie cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC), ce n'est pas un médicament sûr ou adapté à chacun, en raison des risques d'ulcères et de saignements d'estomac.
Source: BMJ Open doi:10.1136/bmjopen-2012-001288 online October 3 2012Does low-dose acetylsalicylic acid prevent cognitive decline in women with high cardiovascular risk? A 5-year follow-up of a non-demented population-based cohort of Swedish elderly women.