Il y a un an, Steve Jobs nous quittait, suscitant une vague d’émotion chez les fans d’Apple et faisant les gros titres des journaux. Un phénomène sans précédent dans l’histoire de la high-tech. Pour la première fois, un chef d’entreprise informatique faisait la Une, suscitant à la fois les éloges et les critiques. Car oui, Steve Jobs était un homme controversé, tant à cause de la politique commerciale de la Pomme que de sa personnalité, jugée, par ceux qui ont travaillé avec lui, colérique et perfectionniste à l’extrême. Mais la mort de Steve Jobs n’a laissé personne indifférent. Oui, il a marqué l’histoire d’Apple et de l’informatique en général, même s’il avait plus l’étoffe d’un commercial que d’un vrai nerd. Et c’est pour cela qu’il a marqué les esprits. Il suffit de comparer sa mort avec celle de Dennis MacAlistair Ritchie, créateur du langage C, qui est décédé dans l’indifférence générale la même semaine, alors que son héritage est non moins important.
Une vision
Steve Jobs était non seulement connu pour être le patron d’Apple, mais également un orateur hors pair. Par exemple, tout le monde se souvient de la présentation du premier iPhone. Tout le monde se souvient de son fameux « This is a revolution » ou « One more Thing ». Dire que Steve Jobs a été un bon communicant est vrai, mais dénigrer le fait que c’était un homme plein d’idées et talentueux est une erreur. Nous n’allons pas vous faire une biographie, vous connaissez tous sa vie et certains (comme Walter Isaacson), l’ont fait beaucoup mieux que nous. Depuis son retour chez Apple en 1997, Steve Jobs a toujours eu l’obsession de créer des objets que tout le monde voudrait avoir. Obsession de créer des objets dotés d’une finition impeccable, simple d’utilisation, et surtout inventifs. En 2001, Apple révolutionne la musique mobile avec son iPod. Il réinvente le smartphone en 2007 avec l’iPhone, démocratise les tablettes avec l’iPad en 2010, et continue de supporter le marché des ordinateurs avec ses Macbook et ses iMac. Moe vous parlait hier de l’infobésité, et de la mort du « Waouh » effect. Une chose est certaine, Jobs a beaucoup joué sur ce « Waouh » effect durant la dernière décennie. Sa vrai force : imaginer un produit et demander à ses équipes de le concevoir. Pour cela, Steve Jobs était unique. Cette vision unilatérale d’un homme manque aux autres constructeurs, quoi qu’on en dise.
La Une de Libération le lendemain de la mort de Jobs.
Un héritage
Mais Steve Jobs parti, que reste-t-il de son héritage ? Apple essaye de perpétuer son oeuvre. Certains diront que Jobs a donné une personnalité à la firme, qui ne peut plus s’en détacher aujourd’hui, d’autres que Tim Cook tente simplement de singer son prédécesseur, sans imposer sa personnalité. Jobs a donné l’exemple en matière de présentation, et de Keynote. Avant Jobs, les conférences de constructeurs signifiaient parlote et annonces mornes durant une heure. Mais avec Jobs, les keynotes ont changé. Ce fut le premier à réellement mettre en scène ses conférences, prenant le temps de poser sa voix, de soigner sa diction, jusqu’à l’explosion finale, c’est-à-dire la présentation du produit. Un véritable orgasme geek, en somme. Aujourd’hui, difficile de nier que tous les constructeurs ont pris le modèle Jobs, qui lui, n’est pas breveté. Nokia, Samsung, Google, tous tentent maintenant des keynotes spectaculaires, tantôt réussies (Google), tantôt ratées (Nokia). Steve Jobs a laissé cet héritage derrière lui, et personne ne pourra le nier.
Toujours vivant
Quoi qu’on en dise, Steve Jobs est toujours vivant. Un an après sa mort, il continue de faire parler de lui, comme si sa dernière déclaration datait il d’il y a quelques jours. Que ce soit des documents ressorti du passé, des statues à son image, des vidéos sur internet… et même vous. Oui, vous, qui remettez l’homme sans cesse sur le devant de la scène dans les commentaires. Preuve que Steve Jobs est toujours parmi nous. De même, la guerre des brevets qui se joue actuellement entre Apple et les constructeurs qui utilisent Android est une partie de son héritage, Steve Jobs ayant toujours promis une guerre « thermonucléaire » à Android, qu’il jugeait copié sur iOS.
Tim Cook est il perdu sans Steve Jobs ?
Et maintenant ?
Steve Jobs est mort, mais le monde high-tech ne s’est pas arrêté pour autant. Apple, lui, continue de sortir ses produits, mais est-ce vraiment pareil ? Non. Comme dit plus haut, Tim Cook tente de reprendre le flambeau. Copier/coller sans saveurs pour certains, le fait que Tim Cook n’est pas doté de la passion de son prédécesseur est un fait avéré. Certes, il fait tourner la machine, mais Apple est-il relégué au rang de simple entreprise comme les autres depuis la mort de Jobs ? À vous de juger. Dans tous les cas, nous verrons très prochainement si Apple est encore capable de frapper fort, avec des produits innovants et inventifs, comme Steve Jobs l’a toujours rêvé. Quoi qu’il en soit, Steve Jobs a réalisé son but avant de mourir : rendre l’informatique populaire et simple d’utilisation. Car oui, cette dernière décennie, Apple a su séduire les foules, passant du stade d’entreprise vénérée par ses fidèles à la marque incontournable pour ceux voulant un produit, sans vraiment connaître toutes les arcanes de l’informatique. Jobs a marqué l’histoire de la Pomme, et sans lui, elle ne sera plus jamais la même. Rares sont les firmes qui célèbrent la mort de leur ancien patron avec autant de respect, voire d’adulation. Une chose est sûre : Steve Jobs à fait le job…