5 questions à ne pas poser à l’être aimé

Publié le 05 octobre 2012 par Lagrandedepression

Par Albertine Simonnet : Quand elle ne pleure pas comme une madeleine de Proust, Albertine Simonnet tient un blog « Avril Halluciné » et couche ses petits moments de vie en moins de 140 caractères sur son twitter. « Mistral Gagnant » de Renaud est son morceau dépressif de tous les temps.

« Lion : Vous accumulez trop de doutes. Vous souffrez en silence alors qu’il suffirait de vous confier à l’être aimé ».
Balivernes. Non pas que vous ne souffrez pas en silence, non, sinon vous ne seriez pas là (démasqués, les lecteurs). Balivernes car vous n’êtes pas sans connaitre l’incommunicabilité des âmes et vous avez pourtant failli vous laisser berner par un horoscope publié dans un journal gratuit. Malheureux que vous êtes. Pour que ceci ne se reproduise plus, je me permets de vous faire profiter de ma petite expérience. Ne posez jamais ces 5 questions à l’être que vous aimez sous prétexte que vous doutez.

5 – « Tu m’aimes ? »
Classique, mais d’une efficacité redoutable pour ce qui est du renforcement du doute. Même si, dans le meilleur des cas, l’être aimé répond par un oui sincère, vous êtes vexé d’avoir montré votre anxiété et d’avoir conforté l’autre dans l’idée que c’est lui qui mène la barque*. J’insiste, il s’agit du meilleur des cas.

4 – « Et elle/lui, tu la/le trouves comment ? »
Vous pensez immédiatement au cas où la dite personne vous semble enviable parce qu’elle est belle, spirituelle, heureuse et couverte d’or, or ce n’est pas le cas le plus dangereux. Le cas le plus dangereux est celui où vous pensez fièrement pis que pendre de cette personne vulgaire, insipide et disgracieuse. Pour l’amour de vous : gardez vous bien d’apprendre que l’être aimé a des goûts douteux.

3 – « Est ce que tu m’aimerais davantage si j’avais 2 kilos de moins ? »
(Non, ne riez pas, on dit parfois des choses très bêtes dans un moment de doute et d’égarement). A ne pas prononcer donc, car le oui simple et franc (voire enthousiaste) est une possibilité à laquelle il faut être sérieusement préparé.

2 – « Sur une échelle de 0 à 10, tu m’aimes à hauteur de combien ? »
(Idem, remplacez « bêtes » par « niaises »). N’importe quel dialoguiste de comédie romantique écrirait « 12, mon amour » (parce que c’est son job), l’être aimé quant à lui, pourrait réfléchir assez longuement avant de répondre fièrement « 8″. Les plus malins esquivent le danger par un subtil « je n’aime pas trop cette question ».

1 – « Je suis quoi pour toi ? »
Cette question ouverte offre une liberté totale à votre interlocuteur et à votre imagination avide d’affection. Sachez-le, vous risquez des « je sais pas » et autres  » tu sais bien …  » gênés excessivement blessants. Je ne saurais trop vous prévenir également contre les effets sur votre amour propre d’un pesant silence, ou presque pire, d’un simple  »rien ».

*(pour plus de détails sur cet intéressant mécanisme, je vous renvoie à la lecture d’Autour de Madame Swann de M. Proust)