Le 20 septembre 1985, la croix de guerre gagnée par le 22e régiment de marche de volontaires étrangers est accrochée sur la cravate du drapeau du 2e régiment étranger d'infanterie sous le regard ému de Fred Samuel, le célèbre joailler de la place Vendôme. Jeune engagé volontaire dans ce régiment, il combat contre les Allemands et, dès la fin de la guerre, entreprend un patient travail de reconnaissance du sacrifice de ses camarades, engagés volontaires dès la déclaration de guerre.
Le 16 septembre 1939, le ministre de la Guerre décide alors de former des unités particulières de volontaires étrangers qui sont instruites au camp du Barcarès d'où elles sont envoyées au front.
Curieux assemblages de tendances politiques, de nationalités et de religions, les 21e, 22e et 23e RMVE regroupent des républicains espagnols, des juifs de Roumanie ou de Russie, des Italiens antifascistes ou des Argentins. Avec peu de moyens, ils garderont la tête haute devant les chars allemands.
Et quand l’armée sera contrainte de déposer les armes, certains, ils seront nombreux, feront le choix de la Résistance comme Boris Holban, sergent au 22e RMVE puis chef FTP-MOI qui dira « le moral était la seule chose dont nous manquions pas ». D’autres rejoindront le général de Gaulle comme Rolf Weinberg. D’autres encore, comme Florence Howard endosseront les habits de la solidarité. C’est encore un étranger, le lieutenant Amado Granell qui libérera Paris à la tête de la Nueve, la 9e compagnie du régiment de marche du Tchad, constituée de républicains espagnols.
Impliqués dans la grande épreuve de la reconquête nationale, et défenseurs des valeurs de notre pays, ils sont l’exemple d’un engagement fait de conviction, d’intégration et d’abnégation.
Ce numéro de Légion étrangère leur est consacré afin qu'ils soient désignés à la reconnaissance de tous pour leur courage alors que la France s’apprêtait à subir le joug allemand.
Jean-Luc Messager
Conseiller de la rédaction
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