Les dernières élections législatives ont profondément modifié le paysage de l’Assemblée Nationale sénégalaises. Avec 65 élues sur 150 députés – soit 43,5 % de l’hémicyle – les femmes vont désormais compter dans la vie politique sénégalaise.
Jeune Afrique a interviewé Fatou Sarr Sow de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN° à l’Université Cheik Anta-Diop, UCAD). Pour cette spécialiste des droits de la femme “C’est un formidable bon en avant qu’a fait le Sénégal, qui le place en troisième position en Afrique après le Rwanda et les Seychelles, et au sixième rang dans le monde pour la représentation des femmes à l’Assemblée nationale.”
Cette représentation exemplaire des femmes au sein du pouvoir législatif est le résultat de la loi sur la parité. Dans la législature précédente, elles n’étaient que 33 femmes députées. Et même si, Fatou Sarr Sow reconnaît que, au Sénégal “près de 90 % des femmes continuent d’aller chercher le bois de chauffe, plus de la moitié d’entre elles ramènent toujours l’eau du puits”, cette représentation importante des femmes devrait peser sur les décisions du Parlement sénégalais.
Parmi les premières initiatives que devraient prendre ces élues, Fatou Sarr Sow cite le code de la nationalité : “Il y a en effet énormément d’enfants dont le père est gambien, malien, etc., et la mère sénégalaise, mais qui ne peuvent avoir la nationalité sénégalaise parce que seul le père a le droit de la donner.” Selon elle, les femmes se battront pour pouvoir donner la nationalité sénégalaise à leurs enfants.
Dès que ces nouvelles élues auront pris leurs marques au sein de l’institution législative, la condition des femmes sénégalaises a toutes les chances d’évoluer rapidement et les débats à l’Assemblée Nationale risquent d’être intéressants à suivre…
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