Monsieur Kader Arif, ministre chargé des anciens combattants, a reçu le 18 septembre dernier, les représentants des associations d’anciens harkis pour faire un point sur leurs attentes et préoccupations.
Après avoir précisé que le dossier des harkis relevait des attributions de plusieurs ministères et que sa marge de manœuvre est ainsi limitée, Monsieur Arif a livré sa propre analyse des problèmes rencontrés par les anciens harkis et fourni des pistes de réflexion et d’action.
Le ministre a identifié quatre dossiers prioritaires…
Le ministre a ainsi identifié quatre points qui lui paraissent essentiels :
1 - La mémoire
Il a indiqué que les harkis étaient absents de la mémoire collective et qu’il fallait travailler pour y remédier, tout en se disant opposé à une mémoire officielle.
La guerre d’Algérie étant un sujet sensible, il insiste sur la nécessité de travailler avec les historiens et tous les acteurs de cette guerre pour écrire dans un climat apaisé une histoire objective et réhabiliter les harkis dans la mémoire collective de notre pays.
Ce travail d’histoire et de mémoire pourra être confié à la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, installée en octobre 2010.
2 - La reconnaissance
Le ministre a indiqué qu’il travaillait en étroite collaboration avec le premier ministre et une équipe du président sur la question de la reconnaissance de la responsabilité de la France dans le drame des harkis.
Cependant, tout en précisant que la reconnaissance ne saurait être confondue avec la responsabilité, il a déclaré être opposé aux lois mémorielles et à la repentance, mais favorable à un travail de vérité sur la guerre d’Algérie.
3 - L’emploi
Monsieur Arif a proposé de traiter le problème de l’emploi à travers plusieurs dispositifs.
Tout d’abord, il souhaite relancer le « plan emploi » initié sous le quinquennat précédent et qui s’est révélé un échec sous la conduite de la Mission interministérielle aux rapatriés.
Ensuite, il entend privilégier la promotion des enfants de harkis en mettant en avant certains d’entre eux, qui peuvent servir d’exemples positifs, afin de rétablir l’égalité des chances dont ils ont été privés à l’origine et pour favoriser des évolutions de carrière.
Enfin, il entend faire bénéficier les enfants de harkis des mesures de droit commun, à travers notamment les emplois d’avenir et les contrats de générations.
4 - La libre circulation et les relations entre la France et l’Algérie
La libre circulation des harkis entre la France et l'Algérie est une question importante, qui touche la dignité humaine. C’est pourquoi, il se propose, en relation avec le ministre des affaires étrangères, de faire lever les blocages qui restreignent cette liberté de circulation.
Il compte sur un éventuel voyage officiel du président de la République en Algérie pour rappeler toute l'importance que la France attache à ce dossier qu’il souhaite faire avancer en mettant en avant le principe de la réciprocité.
…tout en suggérant une méthode de travail.
Le ministre a en même temps proposé une méthode de travail pour une meilleure efficacité des actions en direction des harkis.
Tout en regrettant que le dossier des harkis soit éparpillé entre plusieurs ministères, il envisage, pour une meilleure articulation des politiques, un regroupement des attributions et des moyens consacrés aux harkis.
Il souhaite par ailleurs associer pleinement le monde associatif pour définir des priorités et faire aboutir quelques dossiers essentiels, sachant qu’il est impossible de tout mener de front.
Il souhaite également, dans un souci d’efficacité, revoir les missions et le fonctionnement des services et organismes tels que la Mission interministérielle aux rapatriés ou la Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie, qui n’ont pour l’heure pas donné satisfaction.
Enfin, le ministre a exprimé la nécessité de désigner au sein des préfectures un interlocuteur privilégié pour s’occuper notamment des questions d’emploi.