Youtube, le site de streaming vidéo/audio appartenant à Google a corrigé jeudi, une déclaration faite la veille, et annonce maintenant, que l’entreprise n’examinera pas manuellement les infractions aux droits d’auteur avant que son système ne bloque automatiquement les images contestées.
L’incident s’est produit lorsque Thabet Alfishawi, gestionnaire de droits de produits de gestion de YouTube, a écrit dans un post sur son blog YouTube: «Nous avons amélioré les algorithmes qui identifient les demandes potentiellement incorrectes. Nous arrêtons de bloquer automatiquement les vidéos contestées et les plaçons dans une file d’attente pour être examinées manuellement.»
Youtube améliore sa lutte contre les infractions aux droits d’auteur.
Mais ce qu’il voulait dire, c’est que certaines des correspondances automatiques seront à traiter « par le propriétaire du contenu» – et non plus par Google.
YouTube a conçu il y a plus de 5 ans un système de filtrage permettant « aux propriétaires de contenu» – aujourd’hui au nombre de 3.000 – de télécharger de la musique et des vidéos qu’ils possèdent dans une base de données répertoriant des « empreintes » des fichiers – 500.000 heures de fichiers de références uploadées à ce jour. Lorsque les utilisateurs téléchargent leurs vidéos sur YouTube, l’algorithme connu sous le nom d’ « ID content » analyse les ajouts de nouvelles vidéos et les compare à la base de données.
La dernière modification visait à réduire les erreurs de suppression de vidéos lorsque l’algorithme de Google faisait matcher par erreur des contenus non protégés à des contenus protégés.
En vertu de la nouvelle politique, annoncée mercredi et précisée jeudi, le nouvel algorithme vidéos alerte le propriétaire du contenu si le signalement est suspect en flaggant le contenu douteux. Quand une vidéo est envoyée pour un contrôle manuel, le propriétaire du contenu a la possibilité d’analyser la vidéo uploadée par l’utilisateur et de déterminer s’il s’agit d’une violation du droit d’auteur avant que la vidéo soit supprimée. Google a refusé d’entrer dans les détails sur la façon dont ce système fonctionne. On comprend la volonté de protéger son système de détection automatique qui s’impose aujourd’hui alors que la lutte contre le piratage s’intensifie de semaines en semaines, lundi dernier le gouvernement Japonais annonçait la mise en place d’une nouvelle loi visant à lutter contre le téléchargement, à la clé, de fortes amendes (20 000€) et éventuellement des peines de prison (jusqu’à 2 ans) pour les contrevenants pris la main dans le sac. Pour les uploaders, cela peut grimper jusqu’à 100 000€ d’amende et 10 ans de prison.
L’annonce des changements à propos de ce système de signalement intervient un mois après que le discours de la Première Dame Michelle Obama à la convention démocrate eut été mal marqué comme en infraction à des droits d’auteur, par les algorithmes Youtube juste après sa diffusion. Et le mois qui précède, c’était un enregistrement officiel de la NASA à propos d’une mission sur Mars qui avait été bloqué quelques heures après l’atterrissage réussi d’un robot, suite à une plainte déposée par un réseau de nouvelles.
Les plaintes DMCA connaissent d’ailleurs un essor depuis quelques mois, notamment depuis que MegaUpload a été mis down par les autorités américaines.