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L'auteur :
Née en 1954 dans le Minnesota, Louise Erdrich est considérée comme l’une des grandes voix de la littérature américaine contemporaine. De Love Medicine à La Malédiction des Colombes, elle a bâti, livre après livre, une oeuvre polyphonique à nulle autre pareille.
L'histoire :
Rythmé à la manière d’un thriller sombre et tragique, Le jeu des ombres est sans doute le livre le plus personnel de Louise Erdrich. Construit comme un huis-clos hypnotique, portrait d’un mariage et d’une famille sur le point de voler en éclat, d’un homme et d’une femme en proie à la violence d’un face-à-face, c’est aussi une réflexion sur les cicatrices qu’une histoire collective douloureuse peut laisser sur les individus.
Gil est un peintre reconnu qui doit son succès à Irene, sa femme, un écrivain qui a longtemps été son modèle. Quand elle découvre que son mari lit son journal intime, Irene décide d’en rédiger un autre, qu’elle met cette fois-ci en lieu sûr. Elle y livrera sa vérité, se servant du premier comme d’une arme pour manipuler son unique lecteur. Une guerre psychologique commence, qui va révéler le côté obscur de chacun des personnages.
En faisant alterner les journaux d’Irene et un récit à la troisième personne, Louise Erdrich témoigne, une fois de plus, d’une prodigieuse maîtrise narrative.
Mon avis :
Le jeu des ombres est un roman fort sur le couple et ses dérives. Jusqu’où peut-on être transparent à l’autre, faut-il garder des zones d’ombres mais l’autre est-il capable de les supporter, où commence la folie où s’arrête la passion, autant de questions profondes portées par une écriture limpide et perçante. La relation tissée entre Gil et sa femme est passionnelle, mais aussi torturée, terrassée par les années et les changements des deux membres du couple.
Louise Erdrich nous livre un roman très psychologique, presque un huis-clos souvent oppressant d’autant plus que de jeunes enfants se retrouvent pris dans les rets de la guerre psychologique que se livrent les deux époux en bout de course. De belles allusions à l’histoire indienne émaillent le récit et permettent d’aborder une autre dimension historique et psychologique.
Je dois avouer ne pas être friande de ce type de récit, sans doute parce que je recherche dans la littérature davantage d’évasion et que je n’ai pas réellement envie de retrouver dans mes lectures les problématiques et les angoisses de mon quotidien. Pour ceux que cela intéresse, ce roman sera parfait…
Premières phrases :
« Maintenant, j’ai deux agendas. Le numéro un, c’est le Mémento Journalier à couverture rouge et cartonnée, semblable à ceux dans lesquels j’écris depuis 1994, quand nous avons eu Florian. Tu m’as offert le premier pour que j’y consigne ma première année dans mon rôle de mère. »
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Du même auteur : La malédiction des colombes de Louise ERDRICH
Autre : Mr.Peanut d’Adam ROSS
D'autres avis :
Clara
Le jeu des ombres, Louise ERDRICH, traduit de l'anglais (EU) par Isabelle Reinharez, Albin Michel , 2012, 252 p.,