Monsieur Vincent Peillon
Ministre de l’Éducation nationale
110, rue de Grenelle
75357 PARIS SP 07
3 octobre 2012
Monsieur le Ministre,
Depuis 15 ans, l’équipe du Printemps des Poètes accomplit un travail remarquable de promotion et de diffusion des écritures poétiques contemporaines. Pour avoir participé à plusieurs de ces actions aux côtés de Jean-Pierre Siméon et ses collaborateurs, je peux témoigner de leur compétence, leur dévouement et leur efficacité.
Vos services viennent de réduire de 40% (60 000 €) la subvention annuelle que votre Ministère verse à cet organisme.
Nous sommes nombreux, en France et à l’étranger, à trouver cette décision incompréhensible et extrêmement décevante.
La crise actuelle impose certes de réaliser des économies. Mais s’il est un domaine à préserver, c’est bien celui, si précieux, si fragile, de la poésie.
Construisons quelques kilomètres d’autoroute de moins. Ne tirons pas un ou deux feux d’artifice. Passons-nous de quelques Rafales. Mais, Monsieur le Ministre, permettons aux défenseurs de la poésie de faire leur travail.
Jean Jaurès, que vous connaissez si bien, n’aurait jamais signé une pareille mesure. Sa pensée, son action, son idéal s’enracinaient dans une connaissance intime des philosophes, des écrivains et des poètes.
Je ne peux pas imaginer une seconde que vous confirmerez cette décision. Je suis persuadé que vous aurez à cœur de donner à l’association du Printemps des Poètes tous les moyens de poursuivre son travail.
Vous remerciant de l’attention que vous porterez à ce courrier, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de mes sentiments respectueux.
Pierre Maubé
Bibliothécaire, écrivain,
membre des comités de rédaction des revues de poésie ARPA et Place de la Sorbonne.