Cette méta-analyse d'études portant sur l'association entre l'utilisation des cabines de bronzage U.V. et le cancer révèle un risque accru et particulièrement chez les personnes ayant pratiqué jeunes, le bronzage artificiel, de cancers cutanés non-mélanomes. Si ces types de cancers se développent plus lentement et sont, en général, moins agressif que le mélanome malin, leur incidence est bien plus élevée. Ces données publiées dans le British Medical Journal appellent, par l'intermédiaire d'un éditorial, à la mise en place d'une « tan taxe » européenne, suggérée à 10%, afin de décourager les utilisateurs.
Si de nombreuses études ont déjà établi un lien entre l'utilisation des cabines U.V. et le risque de mélanome malin et si l'IARC a déjà classé l'exposition aux U.V. artificiels comme cancérigène de classe 1, cette nouvelle analyse, de chercheurs de stanford, de l'Université de Californie, de Cambridge et de Harvard, s'est concentrée sur le risque d'autres cancers de la peau, soit le carcinome spinocellulaire et le carcinome basocellulaire.
Si ces types de cancer moins agressif que le mélanome malin sont généralement guéris complètement par l'ablation chirurgicale, leur incidence a considérablement augmenté au cours des dernières décennies, en particulier chez les femmes et les jeunes. L'exposition aux rayons ultraviolets du soleil est déjà connu comme facteur de risque majeur. Ces cancers représentent aujourd'hui un fardeau de santé considérable.
Un risque accru de 30 à 70% selon le type de cancer : Les chercheurs ont inclus 12 études couvrant 9.328 cas de cancer de la peau non-mélanome, dont 7.645 carcinomes basocellulaires et 1.683 à cellules squameuses. Leur analyse montre que, par rapport aux personnes qui n'ont jamais utilisé les cabines U.V., les utilisateurs même occasionnels, présentent,
· un risque accru de 67% de carcinome spinocellulaire (RR : 1,67 IC : 95% de 1.29 à 2.17)
· un risque accru de 29% de carcinome basocellulaire (RR : 1,29 IC : 95% de 1,08 à 1,53)
Le bronzage artificiel avant l'âge de 25 ans s'avère plus fortement associé au développement ultérieur de ces cancers, avec augmentation du risque significative pour le carcinome basocellulaire (RR : 1,40 IC : 95% de 1,29 à 1,52).
Les U.V. mis en cause dans 4 à 8% des cas : Les chercheurs estiment que le bronzage artificiel représente 8,2% de tous les cas de carcinomes spinocellulaires et 3,7% des cas de carcinomes basocellulaires. Cette analyse confirme donc que le bronzage artificiel est associé à une augmentation significative du risque de cancer basocellulaire et spinocellulaire et que le risque est encore accru avec l'exposition en début de vie.
Vers une tan tax ? Ce sont donc des centaines de milliers de cas de cancer de la peau autre que le mélanome qui sont liées à cette pratique du bronzage artificiel, c'est pourquoi le Dr Simon Nicholas Williams, de la Feinberg School of Medicine, Northwestern University (Chicago), accompagne ces données, dans un éditorial, d'un appel aux Pouvoirs publics sur la mise en place, en UE, d'une tan tax de 10%, similaire à celle instaurée par le gouvernement américain en 2010, non seulement pour freiner ‘utilisation des cabines U.V. mais pour faire contribuer les utilisateurs impénitents qui s'exposent volontairement à ce facteur de risque évitable à contribuer aux coûts liées à la prise en charge de ces cancers.
Sources: BMJ doi: 10.1136/bmj.e6550 online October 2 2012Personal view - A tax on indoor tanning would reduce demand in Europe et doi: 10.1136/bmj.e5909 Indoor tanning and non-melanoma skin cancer: systematic review and meta-analysis (Visuel @© Jérôme SALORT - Fotolia.com)
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