Cette semaine Paroles de Créa accueille @Stefartwork, un artiste complet et passionné !
Bonjour @Stefartwork !
- Peux-tu nous présenter un peu ton parcours professionnel et ce qui t’a amené à Creads ?
J’ai 36 ans et j’ai fait un CAP et un Bac Pro en Industrie Graphique à Lille. Ensuite je suis allé en BTS Communication et Média que je n’ai pas terminé par manque de temps et j’ai arrêté mes études, pas très convaincu par le secteur.
Par la suite on m’a offert une bonne première place en agence, et ça m’a plu puisque j’ai pu gérer de gros projets. Ça m’a vraiment passionné et j’ai donc ouvert une agence de communication à Arcueil pendant 6 ans où l’on avait une approche Grands Comptes. On a géré des projets comme pour la Coupe du Monde en 98 avec TF1. Mais ça a tout de suite été beaucoup de travail donc je me suis remis en freelance avec ma liberté. Cette agence m’aura au moins permis de remplir mon portfolio et de me forger une réelle expérience.
Quand j’ai découvert Creads, c’était d’abord pour m’amuser, pour me confronter et voir ce que je valais face à d’autres graphistes, tant en naming, qu’en print et en logo, concours où je participe beaucoup. J’avais envie de me confronter à des personnes plus fortes, parce qu’on ne sait jamais vraiment ce que son travail vaut avant de le comparer à celui des autres. Je voyais ça comme un challenge, pour devenir meilleur en participant à pleins de projets dans des délais très courts. Creads m’a vraiment permis d’affiner mon approche artistique.
- Sur Creads tu as remporté des concours de nom, de logo, et de print. Penses-tu que la polyvalence est un des points forts chez un graphiste ?
On met beaucoup d’étiquettes dans ce métier ; les graphistes travaillent l’image, les rédacteurs les mots, et le maquettiste assemble le tout. Pour moi, quand on se dit freelance il faut être multi casquette et savoir intervenir à tous les niveaux. Pour certains logos je suis par exemple capable de réaliser un logo puis de créer une charte graphique. La vraie force c’est la polyvalence. Avoir une bonne veille créative, s’informer des tendances, des technologies. C’est ce qui fait toute la différence et ce qui fait qu’un client va faire appel à une personne et pas à une autre pour une prestation globale.
- Quel est selon toi une des autres qualités qu’un graphiste doit posséder ?
Beaucoup d’ouverture d’esprit parce qu’il faut pouvoir tout comprendre, analyser et retranscrire. De la créativité bien sûr, mais aussi de la réactivité. J’insisterai aussi sur la veille créative, le fait de se tenir au courant des nouvelles modes illustratives, typographiques. La capacité également à apporter un nouveau souffle et un vent frais à la création, aller chercher plus loin, quitte à ce que ça ne soit pas retenu, mais être fort de proposition. Savoir vendre sa proposition quand on y croit est primordial.
- Quelles sont tes passions en dehors du graphisme ?
J’adore la photographie, d’ailleurs j’aurai aimé pouvoir en faire plus. Ma vraie passion c’est la retouche d’image avancée, le trucage. Je m’intéresse beaucoup au monde typographique. Je m’amuse d’ailleurs à retenir les références et les particularités de certaines typos. Je trouve qu’elle est un peu délaissée par moments et qu’on s’intéresse beaucoup au picto. Mais ce qui rend une marque intéressante et surtout intemporelle, c’est beaucoup la typo, comme pour Coca-Cola ou HP par exemple.
Je suis aussi un fou des hautes technologies, j’adore les médias, ce qui est à la pointe, dans l’image et la vidéo. A l’époque j’avais d’ailleurs travaillé sur la 3D d’un des personnages pour 1001 pattes !
- Quels outils / logiciels utilises-tu au quotidien ?
Mes outils sont bien sûr Photoshop, que je prends plaisir à utiliser avec Illustrator également, et la mise en page InDesign. Après au-delà de ça j’aime utiliser des logiciels de motion design et beaucoup de logiciels 3D avec Blender.
- Quel est son gadget préféré en tant que graphiste ?
Mon coup de cœur high tech actuel revient à la petite imprimante 3D « cubify » grand public, car elle est accessible financièrement, et permet très simplement de matérialiser une création artistique ou un prototype en 3D pour les « petits » designers, qui n’ont pas de gros moyens pour la fabrication de leur projet de création… J’adore !
Dans le même style d’innovation, un coup de coeur pour une petite startup « Sculpteo » qui fabrique à la demande et à l’unité des objets de haute précision en 3D. Il suffit de charger son modèle ou sa mascotte logo 3D en ligne sur leur site web !
- Quelle est selon lui la pire alliance couleur ? Un exemple de marque qui n’a pas su trouver de couleurs harmonieuses pour son logo ?
La Poste me vient tout de suite en tête avec le bleu roi et le jaune soleil qui a terni pendant des années l’image de la Poste. Aujourd’hui ils ont adoucit le bleu pour le rendre bleu marine et ça va mieux. Une simple nuance peut faire la différence.
- As-tu des campagnes qui t’ont passionné, surpris ou ému ?
Selon-moi, la création est une arme redoutable pour lutter contre l’exclusion sociale, un excellent moyen d’agiter les consciences. J’ai beaucoup apprécié les campagnes de l’Abbé Pierre en 2008 et 2010.
J’ai aussi aimé cette campagne pour remercier toutes les entreprises encore peu nombreuses qui prennent le chemin d’un développement responsable et une politique zéro papier.
- De quels graphistes apprécies-tu le travail sur Creads ?
J’aime beaucoup le travail de Poups, je pense qu’il ira très loin et qu’il a un talent fou. Il bosse comme en agence et ça se ressent dans les créations fournies. Yome aussi a une très belle approche créative. Et je souhaitais également rendre hommage à Lilibellule et Freestylo !
En dehors de Creads j’apprécie pêle-mêle les travaux du photographe fou et talentueux Martin Schoeller, l’artiste de rue Sharka, ou encore le Street Painting.
- Pour finir une devise qui te représente ?
« Dans le domaine de la création, la pauvreté des moyens engendre la richesse du résultat. » [P. Geluck]