Incarnation improductive

Arrivé à la fin d’une de mes premières vies

Je vais devoir en entamer une nouvelle

Tout en prorogeant encore un temps l’actuelle ;

Tout comme Henry Chinaski

Continuer

Dipsomaniaque

A m’enivrer

Au-delà du seuil socialement admis

Puisque qu’apparemment

Le nouveau gouvernement

Compte sur les fumeurs et les ivrognes pour « sauver le pays »…

Le changement, c’est maintenant !!!

Le ministère de l’industrie n’existe plus

Il n’a plus lieu d’être

Je suis un ministre qui prônait la démondialisation

Un presque énarque érigé en héros du redressement productif

Je paraissais presque attentif

Mais c’était bien avant les élections

Aujourd’hui mon chauffeur me conduit dans un département gris acier

Où je dois soutenir une populace crasse et germanisé

Bien heureusement je suis armé

Contre leurs propos pleins de fiel

Il faut aller direct à l’essentiel

La langue audacieuse

Emmiellée

Fallacieuse

Je ne me sens jamais

Ni concerné de près ou de loin

Ni empathique pour tous ces aliénés

Les usines ferment et ce n’est pas prêt de s’arrêter

Eh bien ?

Ne soyez donc pas si puritains !

Je vois ma nouvelle voiture de là où je suis

Qu’elle est belle ma Zoé

L’écolo sous électricité

Ça me fait penser que je me tire bientôt d’ici…

Mais pas tout de suite

Il y a tout un protocole

Je dois d’abord prétendre être du troupeau

Tout en évitant de salir mon manteau

J’y reste juste ce qu’il faut

Et met les voiles dès que le ton monte trop haut

De toute façon, plus personne n’y croit…

A quoi bon…

C’est terminé !

Sourire crispé

Geste de la main

Démarche calculée

Bon vent à tous les salariés…

Suivant !

Le changement, c’est faire semblant !!!

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