Le temps qui passe

Publié le 04 octobre 2012 par Malesherbes

En ce début d'octobre, des journaux télévisés ont présenté côte à côte deux photos, l'une sur laquelle on voit le président Sarkozy répondre à l'interpellation d'une habitante d'Argenteuil, l'autre montrant le président Hollande en train de s'adresser à une femme du quartier La Villeneuve, au sud de Grenoble.

De brillants journalistes devisent alors savamment, comparant l'attitude et les propos de ces deux présidents. Pas un seul instant, il ne leur vient à l'esprit de relever un fait pourtant d'évidence : sept ans séparent ces deux clichés. La première photo a été prise le 25 octobre 2005. Nicolas Sarkozy était ministre de l'Intérieur depuis le 7 mai 2002, avec dans l'intervalle un passage de 14 mois au ministère des Finances. Il a ensuite exercé cette même fonction de ministre de l'Intérieur jusqu'au 6 mai 2007, date de son élection à la présidence de la République. Il a ensuite gouverné pendant cinq ans la France en maître quasi absolu, ne ménageant ni les interventions tonitruantes ni les lois propres, selon lui et sa majorité, à garantir la sécurité de nos concitoyens. On constate maintenant l'échec d'une politique conduite sous sa responsabilité pendant neuf ans !

Cet échec, non limité à la sécurité, n'empêche pas Nicolas Sarkozy de se croire chargé d'une mission divine. Il a ainsi déclaré à Bruno Lemaire ; " vu l'état désastreux dans lequel la France risque de se trouver dans cinq ans en 2017 [...] La question n'est pas de savoir si je vais revenir mais si j'ai le choix, moralement, vis-à-vis de la France, de ne pas revenir ". Une aussi noble déclaration appelle deux remarques. La première, quels que soient ses dons de prophétie, Sarkozy ne peut connaitre l'état de notre pays dans cinq ans d'ici. La seconde, tout un chacun peut constater l'état où elle se trouve aujourd'hui, après cinq ans de pilotage par notre exceptionnel timonier. Cela ne le qualifie guère pour un nouveau quinquennat.

A moins que, touché par la grâce, il ne soit le Messie tant attendu. Tremblez, pécheurs, la fin des temps est proche.