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Arnaque, heures supplémentaires

Publié le 04 octobre 2012 par Jplegrand

"Avec la fin des heures sup' défiscalisées, je perds 50 euros par mois. Cela n'est pas dérisoire..."

Voici ci- dessous un article paru dans le Monde que je publie. En effet, le gouvernement prend des mesures qui touchent de nombreux salariés qui sont très souvent contraints de faire des heures supplémentaires pour gagner quelques euros  en plus de leur revenu salarial  souvent très insuffisant.

Evidemment il vaudrait mieux suivre une autre voie et augmenter sensiblement  les salaires  ce qui permettrait d'ailleurs une augmentation des cotisations sociales et donc un meilleur exercice de la solidarité tout en prenant l'argent en fait sur la part que les capitalistes s'octroient aujourd'hui.

Une fois de plus des millions de travailleurs vont devoir faire des sacrifices alors que la grande finance capitaliste peut continuer son travail destructeur  en orientant l'argent vers toujours plus de placements spéculatifs et d'accumulation capitaliste au détriment des hommes, de leur santé, de leur formation, de leur emploi.

La méthode Hollande n'a rien de novatrice et s'inscrit dans la préservation coûte que coûte du capitalisme en n'osant absolument pas s'en prendre aux dogmes de l'économie libérale.

Ce n'est pas faute de l'avoir dit : la social-démocratie ne peut et ne changera rien au capitalisme. Elle ne peut qu'exarcerber les contradictions  du système et créer un profond mécontentement car non seulement elle déçoit déjà des millions de gens mais va aller de plus en plus sur la voie des sacrifices demandés à la majorité des travailleurs pour permettre la course folle à la rentabilité du capital.

Une gauche révolutionnaire doit être construite par les peuples d'Europe, et dans le pays elle doit pouvoir rassembler toutes les forces démocratiques pour rompre avec les orientations de l'UMP ou du PS et combattre

la dangerosité du Front national. Pour cela plus que jamais, il faut favoriser toutes les initiatives démocratiques et de solidarité dans les entreprises et les quartiers populaires en incitant les citoyens à être les maîtres de leurs actions.

Il ya une nouvelle économie sociale et solidaire à construire dans tous les secteurs, elle ne peut se développer que par un combat politique au quotidien. La gauche révolutionnaire se renforcera en prenant sa source dans le foisonnement d'initiatives citoyennes concrètes dans les entreprises et les quartiers populaires en ayant conscience qu'il n'y a rien à attendre de politiciens qui se déclarent de gauche et qui ont   rejoint le camp du capitalisme jusqu'au plus haut niveau de l'Etat.

Ci dessous l'article du Monde


La majorité des salariés ayant répondu à notre appel à témoignages digère mal de perdre du pouvoir d'achat avec la refiscalisation des heures supplémentaires.

Amers et inquiets : voici l'état d'esprit de certains salariés, depuis que la décision du gouvernement de supprimer les exonérations de cotisations sociales sur les heures supplémentaires est entrée en vigueur au 1er septembre. Parmi ceux qui ont répondu à l'appel à témoignages lancé lundi 1er octobre par Le Monde.fr, la grande majorité digère mal de devoir encore se serrer la ceinture, en perdant du pouvoir d'achat.

"Je trouve cela inadmissible de faire baisser le pouvoir d'achat d'une tranche de la population, qui essaie de rester tant bien que mal la tête hors de l'eau", proteste Sonia Pharaon, salariée dans un cabinet d'architecture de moins de vingt personnes. Avec ses quatre heures supplémentaires obligatoires par semaine, elle affirme avoir subi une perte de 100 euros nets par mois. Eddy Olivar, 30 ans, tourneur-fraiseur à Lons-Le-Saunier, juge également "inadmissible" d'avoir perdu 80 euros au mois de septembre.

Soumya Bouzoubaa, 36 ans, secrétaire comptable dans une entreprise de cinq salariés, affirme avoir perdu 55 euros nets par rapport au mois d'août. "Annuellement, cette baisse représente pour moi 660 euros, l'équivalent d'un peu plus d'un mois de loyer. On peut me dire comment une mère célibataire avec un enfant à charge, qui n'a le droit à aucune aide, peut s'en sortir ?"

"NOUS N'AVIONS PAS L'IMPRESSION D'ÊTRE DES PRIVILÉGIÉS"

"Beaucoup de profs regrettent d'avoir voté Hollande", affirme Thierry Suppu, enseignant dans le Var. "Les heures sup' défiscalisées me permettaient de gagner plusieurs centaines d'euros supplémentaires par an et je n'étais pas seul dans ce cas dans mon établissement. Nous n'avions pas l'impression d'être des privilégiés, surtout dans notre région. Le manque à gagner est très fort", estime-t-il.

L'effet est aussi psychologique. "J'ai constaté un baisse de 75 euros sur mon salaire net. Je retrouve donc le salaire avec lequel j'ai commencé. Démarche très démotivante...", se désole Olympe Tuel, 22 ans, assistante comptable dans une PME en région parisienne.

Ces internautes font partie des 9,5 millions de salariés (28 %) qui profitaient de ce dispositif  – introduit en 2007 par Nicolas Sarkozy et incarnant le "travailler plus pour gagner plus", son slogan phare de la campagne présidentielle – à raison, en moyenne, de 42 euros gagnés par mois, selon un rapport parlementaire (voir le PDF) publié en juin 2011 et rédigé par les députés Jean-Pierre Gorges (UMP) et Jean Mallot (PS). La perte s'élèvera à 44 euros en moyenne pour les salariés travaillant 39 heures, a calculé le groupe d'expertise comptable Fiducial. 

"LE MOINDRE EURO COMPTE"

"Avec la fin des heures sup' défiscalisées, je perds 50 euros par mois", assure de son côté Jean-Michel Bertin, domicilié à Toulouse. "Me direz-vous, sur une fiche de paie, cette somme semble dérisoire. Hé bien non, car je fais partie d'une tranche de travailleurs pour qui le moindre euro compte." Ce dernier, qui travaille dans une entreprise de moins de vingt salariés, ne comprend pas pourquoi les exonérations de charges ont été maintenues pour les patrons employant moins de vingt salariés, et non pour les salariés, comme l'a dénoncé l'UMP. "Comment se fait-il que seul le salarié doit participer et de nouveau faire des efforts (...) ? Privilégions-nous davantage l'entreprise que le salarié ?", demande-t-il.

Cadre du bâtiment dans une entreprise de moins de vingt salariés, Céline Rollin, 27 ans, a "constaté une perte mensuelle de 70 euros sur [s]a fiche de paie". "Célibataire à Paris et déjà endettée avec un prêt étudiant (...), je ne sais pas comment je vais m'en sortir dès à présent (...). Ce qui est certain, c'est que je ne partirai pas en vacances l'année prochaine", anticipe-t-elle.

 "DOUBLE PEINE"

Un autre aspect de la mesure du gouvernement, qui devrait rapporter 3,6 milliards d'euros à l'Etat en 2013, est dénoncé : les heures supplémentaires ont été réintégrées dans le calcul de l'impôt sur le revenu depuis le 1er août. 

Un internaute anonyme, qui est aux 39 heures, assure subir une "double peine". "D'une part, l'augmentation des charges salariales a soudainement fait diminuer mon salaire net à payer d'environ 3 %, soit 900 euros par an. D'autre part, la fin de l'exonération d'impôts a également fait augmenter mon salaire net imposable d'environ 15 %, ce qui, sur une année, devrait représenter une hausse d'impôt d'environ 27 %, soit 425 euros. Donc au final, mon salaire net, impôt déduit, diminue de 5 %, soit 1 325 euros par an", raconte-t-il.

Bien plus rares sont ceux qui trouvent des motifs de satisfaction dans la refiscalisation des heures supplémentaires. Cela "a pu amener des entreprises à recruter", estime  Maxime C.. Ce dernier, qui ne fait pas d'heures supplémentaires payées, reprend ainsi l'argument principal du gouvernement. Pour mieux comprendre les conséquences possibles de cette mesure, lire notre décryptage.

Grégoire Marchal, 31 ans, distributeur de films à Paris, a calculé qu'entre la refiscalisation et la hausse d'impôt, il devrait perdre environ 100 euros par mois. Depuis le 1er septembre, il gagne 1 929 euros net. "Cela ne me pose pas de problème. Nous ne pouvons pas dire que la France vit au-dessus de ses moyens depuis trop longtemps pour ne pas, ensuite, assumer la perte d'avantages fiscaux."

Clara Georges et Alexandre Lemarié


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