Gente di Napoli

Résumé Au cœur de Naples, Luciano est un chef de famille hâbleur et joyeusement exubérant qui exerce ses talents de bonimenteur et de comique devant les clients de sa poissonnerie et sa nombreuse tribu. Un jour, poussé par ses enfants, il participe sans trop y croire au casting de la plus célèbre émission de télé-réalité italienne. Dès cet instant, sa vie entière bascule : plus rien ne compte désormais - ni sa famille, ni ses amis, ni son travail ni même la petite arnaque imaginée par son épouse, qui améliorait un peu leur ordinaire ! Le rêve de devenir une personnalité médiatique modifie radicalement son destin mais aussi celui de tout son entourage...
Critique ‘Reality’, comédie de Mateo Garrone, débute par un mariage où le couple arrive dans un carrosse doré kitsch et où les convives se font photographier avec un ancien gagnant d’émission de téléréalité. Ce dernier représente l’idéal de la réussite pour les adultes mais pour Luciano, héros de l’histoire, c’est d’abord l’idole de ses enfants… Ce film traite peut-être du mariage : entre réalité et apparences, entre vrai travail (plus petites combines) et illusions de réussite de petites gens. Liaison entre religion et téléréalité qui apaisent les habitants -Luciano profite d’un voyage religieux à Rome pour s’échapper et s’introduire dans les studios. Alliance entre cinéma et TV, car l’émission se déroule à Cinecittà. Et mariage –raté- entre rêve personnel et rêve collectif. On ne sait plus trop ce qui est réel ou non. Comme dans ‘Gomorra’, il y a de vrais napolitains, excellents acteurs non professionnels dans ce film mais certains ressemblent à des personnages felliniens. Par contre, dans l’émission de télé, le comportement desparticipants semble scénarisé. Luciano le poissonnier croit y reconnaitre des éléments de son histoire personnelle, longuement racontée lors du casting. Le personnage glisse doucement vers une sorte de folie, malgré la solidarité de son entourage et du voisinage qui ont compris qu’il ne serait pas sélectionné. Il voit des espions de la télé partout dans le vieux quartier, à défaut de vraies caméras. Il change d’attitude. Il n’est plus naturel. Il veut faire l’acteur au lieu d’être. Le réalisateur illustre avec la même efficacité l’excès de gestes, de paroles, la commedia dell’arte et les petits détails de la vie quotidienne filmée avec tendresse en décors naturels et en dialecte. Ce film a remporté le Grand prix du Festival de Cannes 2012.
Daneel