Il resterait comme dernier espoir le rattrapage des développés par les émergents. Mais ce n’est pas un moteur aussi enthousiasmant et pérenne qu’une vague d’innovation.
L’économie serait-elle touchée par une de ses lois d’airain : les rendements décroissants ? Je n’en suis pas sûr. Si l’on croit ce qu’a lu ce blog, le monde n’est pas durable. Il doit se réinventer. Beaucoup plus qu’une question d’énergie verte, cette transformation concerne notre mode de production et de consommation. Voilà un formidable moteur pour la croissance : sauver sa peau. Et je pense, contrairement à ce que dit ce blog, qu’Internet est une invention majeure, parce qu’il donne à l’espèce le moyen de coordonner sa transformation, et qu’il réinvente nos modes d’interaction et de déplacement.
A ce point Martin Wolff avance un argument encore plus inattendu, venant du FT : ce qui bloque la croissance, c’est le conservatisme de l’élite. Elle est très satisfaite d’un monde sans croissance, dans lequel les revenus des « 99% » reculent.
Je lui réponds que l’accentuation des inégalités et l’apparition d’une élite féodale n’est pas notre problème majeur. Car les avantages acquis ne résistent pas à la vindicte populaire ou à la fureur des éléments. En revanche, le phénomène qui les a créés a des conséquences plus inquiétantes. Comme le note Hot, Flat and Crowded, notre époque a été marquée par l’exploitation parasitaire de l’héritage de nos parents. Nous avons cessé d’investir, or, sans investissement, impossible de créer les moyens de changer notre sort.