À Lourdes, on se sent plongé dans une telle atmosphère surnaturelle qu’on reçoit la grâce de n’être plus tout à fait soi-même. On voit tant et tant de misères qu’on n’ose pas demander pitié pour la sienne seulement. Et comme il arrive que les malades prient moins pour leur propre guérison que pour celle de leurs compagnons de souffrance, on offre sa propre détresse pour que la foi et l’espérance croissent dans les autres âmes.. À Lourdes, on comprend mieux que la douleur est la loi qui régit le monde, nécessaire à sa rédemption, et on accepte plus volontiers sa part pour que celle des autres soit allégée. Voilà le grand miracle de Lourdes. Mais, celui-là, il n’y a pas de bureau pour le constater.
Jeanne ANCELET-HUSTACHE (Née en 1891).
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