En avril dernier, ma très chère collègue à fort accent allait voir D.A.F. en concert à Genève pendant que je pleurais devant mes cours tous pourris. J'étais super jalouse, parce qu'il parait que c'était fou fou et même qu'un de ses potes avait pleuré tellement c'était bien. Ça, c'était ce qu'elle avait écrit ici même. Ouais, sauf que y a pas si longtemps, j'ai moi aussi pu aller voir les deux Teutons, et c'était de la grosse daube. Il fallait que je rétablisse la vérité (sans rancune, Anne Val).
D.A.F. @Ratrock, Harelbeke, Belgique
15/09/12
Précisons déjà le contexte, même s'il n'y est pour rien dans la nullité du concert. D.A.F. jouait à Harelbeke, une petite ville tranquille perdue en Flandre où, tous les ans, plein de types à crêtes et à clous se retrouvent pour le festival gratuit Ratrock. Cette année, la tête d'affiche était Exploited, histoire que vous situiez le truc, et Anti-Nowhere League. D'ailleurs c'était marrant. Y avait aussi le Prince Harry, un groupe belge trop cool signé chez Teenage Menopause. Pour aller à Harelbeke (qui se prononce d'une manière archi dégueulasse), il fallait prendre deux trains depuis Bruxelles, trouver le lieu du festival, qui en fait était en plein centre (salut les voisins), et passer quatre grosses heures en after avec des Flamands avant de pouvoir prendre le premier train du matin le lendemain. Heureusement, la kriek max ne coutait qu'un euro cinquante.
On appréciera la beauté de l'affiche
Donc au milieu de tous ces keupons, on ne sait trop comment, il y avait D.A.F. L'idée de les voir enfin en live était assez pipiculotte, parce qu'on a un petit crush sur la Neue Deutsche Welle chez TEA, vous savez. Et comme personne n'était venu à Harelbeke pour eux, on a réussi sans trop de problème à se mettre juste devant les barrières, prêtes à kiffer quoi.
Sauf que c'était TOUT POURRI. Mais vraiment. Robert Görl s'est pointé tranquilou et s'est caché derrière la batterie illico, puis le Gabriel Delgado-Lopez et son front dégarni sont arrivés. Il avait un sourire super flippant, comme si le public était un énorme strudel et qu'il allait nous manger. D'emblée ça m'a mise mal à l'aise. Et puis il n'était vraiment pas classe du tout, il n'a décidément plus son allure d'antan. Autant il dansait super bien dans le clip de "Liebe Auf Den Ersten Blick" (qu'il n'ont même pas jouée), autant trente ans après, son jeu de scène est archi limité. Gabi marche vers la gauche et pointe du doigt le public, Gabi marche vers la droite et pointe le public du doigt, Gabi s'asperge d'eau copieusement rendant collante sa chemise moche et entrouverte, Gabi fait des sourires flippants, Gabi dit le titre à la fin de chaque chanson comme un blind test en retard, Gabi a l'air sénile, Gabi fait chier.
Voilà, je suis tellement vénère que j'ai choisi une image naze d'eux pour illustrer.
Mais encore, s'il n'y avait que ça, il suffirait de fermer les yeux. Sauf que le plus gros drame dans l'histoire, c'était la musique en elle-même. Pas de problème niveau instruments, le Robert avait appuyé sur un bouton pour lancer toutes les pistes, il n'avait plus qu'à s'occuper de la batterie et on avait vraiment l'impression d'entendre la même instru que sur vinyle. En revanche, la voix était un réel massacre. Gabi est incapable de chanter dans les graves comme jadis. Il ne sait même plus chanter en fait, il criait à la place. J'avais juste l'impression que ce mec était un connard qui ruinait tous les morceaux d'un des meilleurs groupes qui soit. Si vous ne me croyez pas, allez voir les vidéos amateurs sur Youtube. Comment peut-on danser la Mussolini quand on entend ça ?
Après avoir bien niqué leur répertoire pendant plus d'une heure, ils ont remballé pour un rappel, que je n'ai même pas pris la peine de voir, c'est dire. D.A.F. en concert, c'est de la grosse merde, et je vais devoir attendre un peu avant de réécouter mon vinyle de Gold und Liebe sans avoir envie de tuer Delgado-Lopez.
C'est moche de vieillir.