La récupération de la mémoire, la pensée et la prise de décision est également affectée par le tabagisme, explique cette étude de l'Ontario qui confirme que les victimes d'un AVC qui fument auront plus de séquelles cognitives que les non-fumeurs. Ces résultats, présentés le 2 octobre au Congrès canadien de l'AVC, mettent en avant des scores de capacité cognitive inférieurs, après AVC chez les non-fumeurs.
Cette petite recherche a évalué les capacités mentales de 76 patients fréquentant des cliniques de prévention des AVC de l'Ontario, dont 12 fumeurs, âgés en moyenne de 67,5 ans, en utilisant une échelle canadienne standard, le Montreal Cognitive Assessment (MoCA). Le test MoCA, qui dure 10 mn environ, permet d'évaluer la capacité cognitive des patients avec un score sur 30. De faibles scores sur l'outil MoCA reflètent donc des problèmes de mémoire, de langage, d'attention, de compétences visuospatiales ou de capacité de résolution de problèmes.
Le tabagisme facteur de risque de déficience cognitive post-AVC : Les patients victimes d'AVC fumeurs obtiennent un score médian de 2 points inférieur aux patients non-fumeurs soit 22 vs 24 sur 30. Les patients qui avaient déjà arrêté de fumer avant leur AVC obtiennent les mêmes scores que les non-fumeurs. «Cette recherche met l'accent sur l'importance de cesser de fumer après un AVC ou un d'accident ischémique transitoire (AIT), explique l'auteur, Gail MacKenzie, infirmière clinicienne spécialisée à l'Hôpital général de Hamilton (Ontario-Canada) qui rappelle que l'AIT est un mini-AVC facteur prédictif d'AVC.
Réduire le risque d'AVC et optimiser les chances de récupération : Les auteurs rappellent que le tabagisme contribue à l'accumulation de plaques dans les artères, augmente le risque de formation de caillots sanguins, réduit l'oxygène dans le sang, augmente la pression artérielle et pousse le cœur à travailler plus fort. Le tabagisme a été associé à un risque quasi-double d'accident vasculaire cérébral ischémique. Mais si une personne arrête de fumer, le risque cardiovasculaire diminue et, dans les 18 mois à 2 ans, le risque d'AVC redevient sensiblement le même que pour les non-fumeurs. Les auteurs appellent donc à plus d'information sur les effets du tabagisme et le risque d'AVC, à la fois pour protéger le cerveau du risque d'AVC et limiter le déclin cognitif après un AVC.
Source: Heart and Stroke Foundation of Canada Smoking clouds the brain after stroke
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