Le nier serait se voiler la face :
une certaine forme de racisme anti-Blancs existe bel et bien. Et si je m’autorise à affirmer cela, c’est que j’ai pu le constater moi-même, lorsque mes enfants étaient
scolarisés dans un établissement classé en ZEP, l’école Charles-Péguy dans le quartier populaire de l’Argonne à Orléans. Avec quelques autres familles, nous étions les derniers « Blancs » et
cadres moyens, militants à la FCPE, encore parents d’élèves dans cette école.
Nos enfants se faisaient régulièrement traiter de « franscouilles » et quand nous nous permettions, à titre personnel, de signaler aux parents
concernés, le comportement désagréable voire agressif de leur progéniture, nous nous heurtions la plupart du temps à de l’incompréhension, voire à une accusation de racisme. Pour ces raisons et
pour d’autres, nous avons d’ailleurs fini par craquer et les avons changé d’école.
Voilà pour le constat. Il est navrant mais bien réel. Cependant, s’en tenir à cela, comme le fait Copé, ne règle rien, bien au contraire. En plus du
fait qu’il fait, une fois de plus, le lit de l’extrême-droite.
Car, comme l’a si bien fait remarquer quelqu’un – dont j’ai oublié le nom - à la télévision récemment, jamais on n’a refusé à un Blanc, à cause de
la couleur de sa peau, un emploi, un logement ou encore l’accès à une discothèque. Le racisme dont sont victimes les Noirs, les Métis, les Antillais, les Nord-Africains, le Roms et les Asiatiques
est sans commune avec celui que dénoncent haut et fort Copé et sa clique.
Une vraie citoyenneté
Mais surtout, cette situation n’est qu’un très « normal » retour de bâton. Celui que l’on a utilisé pendant des décennies, outre le racisme ordinaire,
en parquant des populations entières dans des cités ghettos ; en refusant le droit de vote à celle et ceux qui, durant les trente glorieuses, sont venus construire nos routes, nos ponts, nos
voitures ; en reconduisant à la frontière leurs frères, oncles et fils venus chercher en France de quoi survivre et faire survivre leurs familles ; en rendant à leur égard une justice
discriminatoire.
En rendant très difficile, voire impossible, l’accès de ces populations à une vraie citoyenneté, politique, sociale, culturelle et économique, nous
avons favorisé le repli communautaire, mais aussi l’économie parallèle, l’intégrisme, les violences urbaines. Nous n’avons, je le crains malheureusement, pas fini de payer collectivement, le prix
de ces décennies de discrimination et de rejet.
>> A lire, au sujet du fondement néofasciste du racisme anti-Blancs, l’article d’Abel Mestre et Caroline Monnot sur leur blog du Monde