Ailleurs dans le monde, les bouleversements sont légions. Des centaines de milliers de soldats sont dans une guerre à plus finir en Chine. Et l’Islam est la religion la plus répandue dans le monde. Le Canada et l’Europe sont convertis. Oui le monde a vraiment changé. Mais, il y a plus encore. Le Flashback est Roi. La nouvelle drogue est maintenant le mode de vie de la majorité de l’humanité.
Le Flashback, interdit sous peine de mort au Japon, est une drogue qui permet de revivre ses souvenirs et d’en ressentir toutes les émotions. Elle permet de revivre des moments comme si c’était la première fois, et ce, indéfiniment.
Un Japonais milliardaire engage un ancien flic, Nick Bottom, pour ré-enquêter sur la mort de son fils survenue six ans plus tôt. Bottom est un accroc au Flashback depuis la mort de sa femme. C’est en replongeant dans les souvenirs de l’enquête qu’il tentera de la résoudre pour une deuxième fois avec l’aide de Sato, un Samourai des temps nouveaux. Parallèlement, on suit les mésaventures du fils de Bottom et de son grand-père qui tentent de fuir après un coup d’état manqué.
J’avais bien hâte de lire ce roman. J’avais beaucoup d’attente. Et voilà pourquoi ma lecture fut un peu mitigée. En fait, pour apprécier ce roman de Simmons, il faut que je le scinde en deux. Car, il y a bien deux romans camouflés dans cette brique. Celui que j’ai préféré, pour ne pas dire celui que j’ai vraiment a-d-o-r-é est toute l’histoire relié au Flashback, à la drogue, à l’enquête de Bottom, les visites dans le monde underground, les relations avec notre monde actuel, des lieux, des évènements, des édifices, des sièges sociaux etc…Tout est bien ficelé , bien préparé, sauf le rythme, saccagé par l’autre roman avec lequel il coexiste.
L’autre roman: la vision d’un monde politique et économique qui a muté avec les croyances ou les allégeances que l’auteur se prêtent. C’est un commentaire hypothétique, mais c’est comme ça que je l’ai ressentie. De long discours entre les personnages pour nous enfoncer dans le crane une vision préprogrammée. Des pages et des pages d’énoncés à saveurs universitaires, qui tuent le récit et qui nous détachent complètement en pleine lecture. Une erreur d’écriture, en mon sens, qui renvoie ce roman, qui aurait pu être magistral, à un simple “bon roman” trop long. Et quand c’est un Dan Simmons qui le signe, je trouve ça dommage…bien dommage.
Mais, je conseille quand même sa lecture, dans le sens que l’idée du Flashback est complètement géniale et originale et que l’histoire de trois hommes, trois générations dans un monde où l’on perd sa vie à vouloir la revivre vaut vraiment son pesant d’or.
Flashback, Dan Simmons, Editions Robert Laffont, 2012, 516p.