Des chiffres, toujours et encore des chiffres. La vie ne semble plus être qu’une litanie de chiffres. Mais il n’empêche que des chiffres valent parfois plus que de long discours. Ils ont un côté brut et imparable. Le tout est de savoir comment on les interprète et ce qu’on en fait.
Les chiffres ci-après donnent le tournis et semblent surréalistes. Ils traduisent un Etat du Monde catastrophique. Le Chaos paraît de plus en plus probable. En tout cas si rien n’est fait, il deviendra certain.
Mais le peut-on et surtout le veut-on, car il ne s’agit plus de mégoter et de mettre des rustines.
- Il n’y a jamais eu dans l’histoire du monde, autant de richesses accumulées par un aussi petit nombre d’individus. La richesse mondiale totale serait de 194 000 milliards de dollars en 2010, selon le rapport Global Wealth Databook (en anglais) du Crédit Suisse. Elle est répartie entre 4,4 milliards d’adultes, soit une moyenne de 43 800 dollars par individu.
Une petite frange de 0,5 % de la population – 24 millions d’adultes-, dont la fortune est au moins égale à un million de dollars, détiennent plus de 35 % de la richesse mondiale.
Les 1% des personnes adultes les plus riches du monde détiennent à eux seuls plus de 43% de la richesse globale. Pour appartenir au cercle des 1 % les plus riches au monde, il faut détenir au moins 588 000 dollars (420 000 euros environ). Les 10% les plus riches détenaient 85 % du total mondial. A l’inverse, la moitié inférieure de la population adulte mondiale ne possédait qu’à peine 1 % de la richesse mondiale.
- la production mondiale de marchandises, plus les services qui s’y attachent, ne représentent plus que 3 % des richesses du monde . Rien qu’avec ça la Terre est devenue une poubelle et certains prétendent qu’il faut valoriser le travail.
- les Hedges funds, des fonds alternatifs qui se composent d’actions, de matières premières, de dettes, d’immobilier et de produits dérivés. Ils ont des rendements illimités quand ils se regroupent afin de mieux manipuler le marché avec un fort effet de levier. Ces fonds spéculatifs qui représentent près de 2 000 milliards de dollars, sont à 80 % en dollars,
et n’attaquent jamais les États-Unis, car les trois quarts d’entre eux sont américains ou britanniques
- On peut compter environ 800 000 milliards de dollars de produits dérivés en circulation aujourd’hui, soit plus de 13 fois l’économie mondiale (PIB mondial à 60 000 milliards de dollars).
- En 2010, le volume du marché des changes (Forex) est situé aux environs de 4000 milliards de dollars par jour (BRI), quasi uniquement en transactions de gré à gré, dont près de la moitié au Royaume-Uni et aux États-Unis. La grande majorité des transactions de change de devises sont spéculatives et ne durent pas plus de 7 jours. Il est impossible de connaître précisément les volumes traités sur ce marché.
- La dette des États-Unis est estimée à 14 000 milliards de dollars, mais son déficit fiscal basé sur ses engagements futurs dépasserait 200 000 milliards de dollars. C’est le pays le plus endetté du monde, qui paye sa dette en créant de la monnaie, en imprimant des billets, en comblant ses dettes avec des dettes et encore des dettes, en pillant un futur qui n’est plus crédible.
- Le dollar a perdu 97 % de sa valeur depuis 1913, date de création de la FED. En juin 2012, le Japon et la Chine ont cessé de commercer en Dollar entre eux, la Russie et l’Arabie Saoudite sont en train de suivre le mouvement.
- La Chine détient des centaines de milliards de dollars, qui ont déjà perdu la moitié de leurs valeurs en onze ans. L’or peut servir à neutraliser ces pertes… Elle met en place un méga hedge (couverture) contre la chute inévitable du dollar. La Chine pourrait bien avoir l’intention de faire du yuan la monnaie de référence de demain, garantie par de l’or physique
Mais rassurons-nous:
« La catastrophe que l’on nous dit d’attendre est déjà advenue ».Guy Debord, Lettre à Annie Le Brun, 1992.
Sources:
- L’Observatoire des inégalités
- « L’invention de la crise, escroquerie sur un futur en perdition » de Lukas Stella, aux Éditions L’Harmattan, 2012.
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