J'ai passé ma semaine en déplacements, par Lille, par Annecy et par Tours, je reviens enfin à Paris. J'étais si bien en province avec des soirées libres en fin de journée, après les réunions, une ambaince plus sereine et très sérieuse. J'ai pu inaugurer ma robe wrap-dress bleu roi, avec des collants noirs semi-opaques, un bel effet auprès des collaborateurs, autant hommes que femmes. Un peu de mode fait du bien à tous. Sinon ce fut tailleur noir ou gris foncé, jupe droite si pratique, si élégante.
Mais ce soir, je rentre chez moi, je sors aussi pour dîner.
Et comme d'habitude, je vais rugir de plaisir avec ses kilomètres faits avec la sueur de mes jambes, tôt le matin, dans la salle de gym des hôtels, si impersonnelle, oui, j'ai enfin les jambes telles que je les souhaitait. Fines, pas trop fines, justement évasées depuis mes fines chevilles, vers une cuisse longue, plus musclée, mais encore féminine, sans être trop sportive, trop marquée. Je vais sortir ma robe rouge, ou non une courte robe noire avec un collant rouge. Du rouge encore du rouge, comme ce pinceau de vernis à lèvres qui signe mon visage. Un rouge vif !
Ou alors un collant opaque noir, plus sculptural encore, avec ce modèle CERVIN doté d'une couture rouge au dos des mes jambes. Un délice, un horizon vertical pour perdre les regards en traversant le restaurant.
Je ne sais que choisir, ma douche, mes cheveux brossés, mon maquillage, mon parfum, léger comme la petite robe noire, je l'ai adopté, il est avec moi. Je marche vers le dressing, j'ouvre les tiroirs, une lingerie de soie, noire ou rouge, non finalement blanche.
Le sol est souple, je choisis mes escarpins, j'hésite vers des bottes si belles mais encore un peu trop chaudes, et puis cette couture disparaîtrait. Je m'envole sous la robe. Elle sonne.
"Trois minutes, s'il te plait, je prends mon sac".
Dans dix minutes, je l'embrasserai, ma compagne, celle qui comme moi porte ce vernis à lèvres, notre double signature, celle de notre amour.
Ensemble ce soir, en rouge et noir.
Nylonement