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Le gandin

Par Richard Le Menn

expositionuniverselleFrancepatriedubontondetail2--650lm Photographies : Assiette de Sarreguemines du dernier tiers du XIXe siècle de la série « Exposition universelle » représentant un stand appelé « Produits français » avec six élégants chacun identifié par une  pancarte : « Benoitonne », « Cocodès », « Gandin », « Biche », « Daim », « Cocotte ». En dessous une légende indique « La France est par dessus tout la Patrie des mœurs et du bon goût. »
expositionuniverselleFrancepatriedubonton-2-300lm C'est le deuxième article sur le gandin (voir le précédent ici). J'ai montré dans le premier que sa naissance date de la Seconde Restauration (1815-1830). Cependant beaucoup d'écrivains de la deuxième partie du XIXe siècle le font remonter à une comédie de Théodore Barrière ayant pour titre Les Parisiens de la décadence, puis Les Parisiens, jouée pour la première fois en décembre 1854. Dans cette pièce qui se situe en 1839 à Paris, se trouve un personnage prénommé Paul Gandin, un « homme de lettres » de 28 ans : « Cette chose en noir se nomme Paul Gandin. C'est une sorte de claqueur parasite, que l'on invite à dîner, pour faire les entrées à chaque service et crier : Bravo ! au Champagne ! ... Monsieur Paul Gandin est la plus heureuse nature que l'on puisse voir ... Sa petite existence est un éternel jeu d'optique, une illusion perpétuelle ! Bref, il est venu à bout de se prendre au sérieux et de croire qu'il existe, et sous prétexte qu'il cause avec des actrices, soupe avec des millionnaires, trotte avec des marquis et salue des officiers de la Légion d'honneur, monsieur Paul Gandin a fini par se croire positivement homme de lettres, riche, noble et décoré ! » Cet homme est en effet amusant par son dandysme naïf, prétentieux et insouciant ; et la pièce révèle quelques facettes de la vie parisienne à la mode. Cette comédie donne ainsi une seconde vie à la définition du gandin qui avant celle-ci semble plus respectable et élégante.

© Article et photographies LM


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