Nous parlons sans arrêt des réseaux sociaux pour vanter leurs mérites, et que cela « rapproche » les gens. À part vos amis et des « connaissances » avez-vous rencontré beaucoup de personne avec ces outils ? Avant mon départ au Japon, afin d ’agrandir mon réseau, j ’ai pratiqué sur la toile un ajout que je qualifie de sauvage. C ’est-à-dire, ajouter aux hasards des gens avec qui vous partagez des centres d ’intérêts.
C ’est donc après quelques échanges d ’e-mails avec Yusuke Hishida que nous prenons rendez-vous. Le choix s ’arrête sur la sortie sud de Shinjuku Station, une des plus denses de Tokyo avec un trafic de + de 3 millions de personnes/jour. Le défi est de trouver quelqu ’un que je n ’ai jamais vu au milieu de cette masse. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Mon téléphone sonne: « Je suis là », »Moi aussi ». Comme toujours dans ces situations, ça doit-être un réflexe humain, je lève le bras et le « shake » façon cheerleader. On finit par se voir.
Nous nous éloignons du flux de la station pour une petite terrasse de bar. Ce directeur des programmes pour une chaîne nippone a décidé de faire de la photo au lendemain des attentats du World Trade Center. A l ’époque journaliste, il est envoyé à New-York. Face au paysage de chaos qu ’il découvre, il réalise la fragilité et la violence de notre monde. Il décide alors de faire face à la cruauté à travers l ’objectif de son appareil. Il se rendra dans les mois suivants en Afghanistan, et également en Iraq.
![Rencontre avec le photographe Yusuke Hishida Rencontre avec le photographe Yusuke Hishida](http://media.paperblog.fr/i/582/5823991/rencontre-avec-photographe-yusuke-hishida-L-7dRI1d.jpeg)
Il exerce son activité de photographe en parallèle de son métier. Quand je lui demande, comment il fait avec une seule semaine de vacance par an, il me répond en souriant » avec les week-end ça fait 9 jours ». Il enchaîne les voyages, France, Angleterre, Sibérie, Tibet, les deux Corée, Ossétie du nord… Ce n ’est pas d ’être en première ligne sur le champ de bataille qui l ’intéresse, ce qu ’il aime « c ’est voir comment les combats affectent et changent la vie quotidienne des gens ».
Deux mois avant Fukushima, en janvier 2011, peut-être un avertissement, il photographie Tchernobyl. Depuis le tremblement de terre du 11 mars, il se rend régulièrement sur zone pour voir comment celle-ci reprend vie. Pour lui, les photographes montrent que le monde s ’écroule facilement, mais aussi comment celui-ci renaît et prépare le futur.
Pour découvrir son travail : http://www.yusukehishida.com/index.html
Je disais au début de ce post que les réseaux sociaux n ’apportent pas grand chose, cependant il y a toujours des exceptions, cette rencontre en est la preuve.