Pour un pays qui ne manque pas de rappeler qu'il est le berceau des Révolutions arabes, la Tunisie fait régresser les droits de la Femme d'une cinquantaine d'années. Un an et neuf mois après l'immolation à Sidi Bouzid de Mohammed Bouazizi, les islamistes au pouvoir ont pris du retard dans la rédaction de la constitution mais surtout ils semblent n'avoir aucune vision politique.
Ce pays réputé avant gardiste en matière des droits de la femme, est actuellement sous les feux de l'actualité internationale pour l'enquête menée envers la jeune femme violée par deux policiers au motif "d'atteinte à la pudeur". L'histoire fait les gros titres de nombreux journaux dans le monde.
En août, les femmes tunisiennes avaient manifesté pour le retrait d'un projet d'article de la Constitution qui revient sur le principe de l'égalité des sexes et proteste contre l'insécurité croissante dont elles sont l'objet "Les femmes se sentent menacées, elles hésitent à se balader dans la rue en robe. Les mêmes policiers qui attaquaient les femmes voilées sous Ben Ali s'en prennent aujourd'hui aux filles en jupes! Alors qu'il n'y a aucune loi obligeant les femmes à se couvrir, celles qui portent une jupe un peu courte peuvent se retrouver au commissariat. En juin, l'actrice Rym el-Banna s'est fait agresser et traiter de «pute» par des policiers parce qu'elle portait une robe de plage." expliquait Linna Ben Mhenni, blogueuse célèbre lors de cette manifestation.
Le procès de la jeune femme violée se déroule sous une certaine pression internationale, mais quelque soit les conclusions des autorités judiciaires, se profile un avenir qui ne s'annnonce pas très heureux pour les femmes. "Voilées ou violées" disent-elles, inconcevable alternative.
Ceux qui sont morts pendant la Révolution méritaient mieux !