Qu’on se le dise, la victoire est espérée tandis qu’un partage des points serait plus ou moins acceptable. Rien d’autre. Pour son vingtième match à la tête de l’AC Milan dans la compétition, Allegri présente jusqu’alors un bilan plutôt décevant : 5 victoires, 8 nuls et 6 défaites. Un bilan néanmoins à relativiser quand on sait que sur ces dix-neuf rencontres, six se sont jouées contre les deux ogres d’Espagne, le FC Barcelone et le Real Madrid, lesquels dominent la planète foot depuis quelques années. Cette saison, le tirage au sort a été accueilli favorablement par les supporters. Avec tout le respect, des équipes comme le Zénith Saint-Pétersbourg, le Malaga CF et le RSC Anderlecht ne font pas vraiment sauter au plafond. Ce constat, ne nous cachons pas derrière des artifices rhétoriques, était partagé par le plus grand nombre. Oui mais voilà, depuis, les choses ont quelque peu changé. En effet, depuis a-t-on appris que des joueurs comme Witsel et Hulk ont renforcé les rangs des Russes. Aussi a-t-on pu observer, depuis, que les Espagnols réalisent un début de saison pour le moins épatant ! Depuis a-t-on pu constater, pour finir, que les Belges joueront crânement leur chance et essaieront autant que faire se peut de déjouer les pronostics. Bref, depuis a-t-on eu le désagrément d’assister à une série de chambardements venant faire un pied de nez à l’optimisme initial.
Non, il n’est nullement question ici de revenir sur le pourquoi du comment d’une telle déroute. Concentrons-nous plutôt sur ce qui nous attend. Ce soir, les Rossoneri auront pour mission de se reprendre de leur précédent match européen, conclut (à domicile) sur un score nul et vierge. Pour ce faire, Allegri peut compter sur la présence de son capitaine, Ambrosini, qui a récupéré de sa douleur au pied ressentie samedi dernier, à Parme. Seul bémol : la blessure de De Sciglio, touché à la cheville. Celui qui est issu du centre de formation de l’AC Milan et qui ne cesse de donner satisfaction depuis son lancement dans le grand bain, la saison dernière, sera laissé au repos en vue du derby dominical à venir, face à l’Inter. Qui a dit que cette semaine serait de tout repos ? Certainement pas nous. Mais, derby ou non, les joueurs doivent prendre les matches les uns après les autres, sous peine de jouer avec déconcentration ce soir, ce qui entraînerait inextricablement une baisse de confiance et, par extension, une possible mésaventure dimanche prochain. Autant dire que tout est lié. C’est justement le message qu’a tenu à faire passer Allegri, par ces quelques mots : « Le match contre le Zénith compte plus que le derby. » Un derby qui, soit dit en passant, ne semble pas emballer les foules outre mesure. Invité à réagir à ce sujet, Adriano Galliani le confesse : « C’est peut-être à cause de la récession, de la crise ou de la baisse des résultats de l’Inter et du Milan mais, pour la première fois depuis 26 ans, la vente des billets pour le derby s’effectue au ralenti alors qu’ils sont déjà en vente pour les deux équipes. Les billets sont en vente libre depuis lundi passé, nous avions anticipé mais nous sommes encore très loin des chiffres des années précédentes. Nous faisons un appel aux tifosi pour qu’ils viennent au stade. Il reste une semaine, nous verrons comment les choses évoluent. »
Du côté de l’adversaire du jour, on peut compter sur un atout non négligeable : Luciano Spalletti, ancien entraîneur de l’AS Rome de son état et grand connaisseur du football italien. Champion en titre du championnat russe, le célèbre tacticien au crâne chauve connaît pourtant un début de saison fort contrastant avec le sacre évoqué. Sixième d’un championnat qui comporte seulement seize équipes, devant faire face à une crise interne avec des joueurs ne comprenant pas les salaires (jugés « indécents ») des deux dernières recrues du mercato estival, Witsel et Hulk, etc, on ne peut pas dire que l’heure soit au beau fixe pour l’Italien. Malgré tout, n’attendez pas de lui qu’il baisse les bras. Au contraire, Spalletti compte bien se servir de la rencontre face à l’AC Milan, qu’il considère non pas sans volonté stratégique de « match de l’année« , pour inverser la situation actuelle. Conscient qu’il trouvera face à lui un adversaire à peu près dans les mêmes conditions psychologiques, il poursuit : « Je crois que Milan, à notre instar, peut se servir de cette rencontre pour inverser la tendance. Le résultat sera donc fondamental pour les deux formations. »
Si Allegri devra faire sans De Sciglio, son homologue risque, quant à lui, de se passer de Witsel, blessé au genou depuis quelques semaines. Sans compter l’absence actée de Denisov, joueur fondamental de son dispositif. Deux indisponibilités de poids. L’AC Milan n’a d’autre choix que d’aller chercher le meilleur résultat possible. Si une défaite ne compromettrait pas les chances de qualification pour les huitièmes de finale, elle n’en demeurerait pas moins fatale pour le moral des troupes. Mathématiquement, tout resterait certes possible, mais les Rossoneri n’auraient d’ores et déjà plus leur destin en main. Il s’agit donc d’un match capital, au cours duquel les joueurs devront se donner corps et âme. Malgré son très jeune âge, El Shaarawy semble être le seul par qui le salut de l’équipe peut passer, en ce moment. Allegri devra se servir de la forme et la confiance de son attaquant comme un point de référence. Nonobstant les conditions climatiques, Milan devra quoi qu’il arrive braver les épreuves. Et ça commence dès ce soir, non pas dimanche.
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