J'ai relevé un article (en lien dans ce texte) qui éclaire d'un autre angle de vue l'impact des comportements empathiques sur la motivation, les résultats concrets et nos réalités quotidiennes.
Cet article publié dans Academic Medicine Journal; 14 Septembre 2012 s'intitule "Si le médecin est empathique, le patient va mieux"
Il s'agit d'une étude empirique menée à Parme entre 2009 et 2012 sur une population de 242 médecins de famille et de 284200 patients diabétiques à Parme en Italie. Cette étude confirme les conclusions d'une précédente étude de juin 2009 menée aux Etats Unis (891 patients et 29 cliniciens) par l'Université Thomas Jefferson (qui a utilisé les test de l'échelle de Jefferson de mesure de l'empathie).. Cette confirmation est donc utile.
Il y a peu de travaux empiriques sur la corrélation entre niveau d'empathie du médecin et les résultats cliniques tangibles chez le patient (dans ce cas: baisse du taux des complications pour le diabète).
Jusque là, un certain nombre d'études avaient seulement mis l'accent sur la perception objective du patient. Certaines s'intéerssaient à des indicateurs que l'on peut considérer comme conditionnées par le niveau d'empathie : comme la communication verbale et la compréhension de signaux non-verbaux, ou le temps consacré individuellement à chaque patient. L'accent était mis sur le niveau de satisfaction du patient et sur le diminution des taux de recours à des procédures légales pour négligence professionnelle. Ces études montraient que le niveau de "compréhension" des médecins, du point de vue des patients (indice de niveau d'empathie), améliore chez le patient non seulement le sentiment de se sentir aidé mais surtout leur niveau "d'empowerment" et d'engagement personnel dans leur parcours thérapeutique (prise en charge personnelle de sa propre démarche de guérison).
Ici, la démarche est factuelle, de l'ordre de l'observation statistique.
Le niveau d'empathie a été mesuré par le questionnaire Jefferson Scale of Empathy (JSE). Il a été comparé avec l'apparition de complications métaboliques aigües des patients hospitalisés en 2009
Pour les italophones et fondus de sciences statistiques, voici le résultat de l'étude et le texte de la publication (cliquez ICI)
La conclusion de l'approche statistique confirme l'étude américaine de 2009.
Une population de patients de médecins avec un niveau d'empathie élévée, comparée à une population de patients de médecins avec un niveau d'empathie faible, montre un taux de complication significativement plus bas (niveau de l'Odds ratio est de 0,59, fortement inférieur à 1 => plus le niveau d'empathie est fort plus le risque de complication est bas .... d'autres facteurs de corrélation ont été étduiés comme l'age des patients, au-delà de 69 ans: Odds ratio = 1,7, ce qui intuitivement semblait aussi évident).
L'étude italienne conclut que si l'empathie du médecin est associée de manière significative aux résultats cliniques, alors elle doit être considérée comme un élément important des compétences du médecin.
Même si on peut convenir qu'une extrapolation serait intuitivement juste: à quand une étude staistique significative sur le champs managérial?