La logique de l’intellectuel (de gauche ?) serait que l’opprimé
est fatalement un juste. J’ai saisi cette idée au hasard d’une émission de France
Culture dont j’ai attrapé une minute, dans la confusion, d’où l’approximation
de la citation. En
tout cas, la modélisation semble étonnamment puissante.
Elle pourrait expliquer bien des paradoxes. Par exemple,
pourquoi le Juif est-il un bon quand il est dans un camp nazi, et un mauvais
quand il est Israélien ? Pourquoi la famille Rom peut-elle être
l’antithèse
des droits de l’homme mais aussi l’image du bien absolu ? Pourquoi
a-t-il fallu les printemps arabes pour que l’on découvre qu’il y avait oppression
et misère au Maghreb, sinon parce que d’anciennes colonies ne peuvent qu’être
le bien ?
Où est l’intellectuel dans tout ceci ? Il combat du côté
des opprimés. Mais alors en opprimant les oppresseurs, il en fait des justes,
et est le mal ? Ne serait-il pas plus logique de périr en martyr non
violent ?
Et si la nature de l’homme était d’opprimer quand il le peut ? Le bien n'existerait pas ?
Question finale : l’intellectuel en est-il un ? En
effet, penser est le contraire d’obéir mécaniquement à des règles sommaires. Défaite des Lumières,
des philosophes, de la Révolution, de la 3ème République, des
instituteurs, des radicaux
puis du socialisme de Jaurès,
dont le combat a été justement de nous apprendre à penser par nous-mêmes, en
dehors des coutumes et autres règles qui nous préexistent ?