Soumises à une enquête antitrust de la Commission européenne visant à déterminer s'il y a eu entente illégale, car anticoncurrentielle, sur les prix des ebooks dans le cadre d'un accord avec Apple, quatre grandes maisons d'édition, Simon & Schuster (CBS Corp, Etats-Unis), Harper Collins (News Corp, Etats-Unis), Hachette Livre (Lagardère Publishing, France) et Verlagsgruppe Georg von Holtzbrinck (qui détient notamment MacMillan, Allemagne) se sont engagées à réformer leurs pratiques. Une annonce qui fait suite à la condamnation aux Etats-Unis des mêmes éditeurs à reverser près de 80 millions de dollars aux personnes ayant acheté leurs livres numériques trop cher suite à ces pratiques. La Commission européenne se donne jusqu'au 19 octobre pour accepter ou non le règlement.
Grâce à cet accord, des distributeurs comme Amazon vont pouvoir pratiquer des rabais sur des best-sellers pour promouvoir davantage la lecture d'ebooks. Sauf en France. Car la politique du prix unique du livre numérique en France, qui a pour but de sauvegarder les intérêts des libraires (et donc des grands éditeurs maîtrisant les réseaux de distribution des livres physiques), va continuer de s'appliquer, selon le site Actualitté.
Pour comparer, c'est un peu comme si on avait demandé à Apple à l'époque des débuts du MP3, de respecter les prix uniques fixés par les labels pour préserver les disquaires.
Faudra-t-il à l'avenir aller acheter ses ebooks sur des plates-formes belges (wallonnes) où les distributeurs auraient la possibilité d'effectuer des rabais ? Amazon aurait-il intérêt à créer un Amazon.be ? La rigidité de cette loi absurde sur le prix unique du livre numérique en France devrait en tout cas favoriser le piratage déjà fermement implanté dans l'hexagone, et installer comme pratique "naturelle" le téléchargement illégal d'ebooks trop chers plutôt que de véritablement freiner le développement de la lecture numérique, qui quant à elle me semble inéluctable.
Quand on me dit que le prix unique du livre se justifie pour préserver l'exception culturelle du livre, c'est à se tordre de rire. Cherche-t-on à empêcher les promos sur les DVD à 9,99 €, 6 € ou 3 € ? En quoi des films seraient-ils moins "culturels" que des livres ?
Evidemment que les consommateurs sont pris pour des vaches à lait. Evidemment que sous prétexte de maintenir l'emploi, on cherche à maintenir la mainmise d'Hachette et de Publicis et de leurs multiples filiales. Au détriment, bien sûr, des lecteurs et des auteurs.