Le "Concours 2 Opéra" (c'est son appellation officielle) s'adresse aux étudiants, par équipes de 2 à 8 personnes, à qui il est demandé d'imaginer un projet dans une des 3 catégories proposées : design, nouvelles technologies et marketing – relation client. A l'issue de la première phase de candidatures (en cours actuellement), BNP Paribas fournira aux participants un cahier des charges qui définira un cadre plus précis pour la compétition.
Les dossiers complets devront ensuite être remis avant le 31 décembre, parmi lesquels 9 finalistes seront sélectionnés en février. Ceux-ci présenteront leurs projets à un jury de professionnels de la banque, du design, du commerce et des technologies. Les idées gagnantes (1 dans chaque catégorie), choisies sur, entre autres, leur originalité et leur faisabilité, vaudront une récompense de 5 000 euros à leurs concepteurs. Plus important, une d'entre elles, dotée de 3 000 euros supplémentaires, sera aussi concrètement déployée au "2 Opéra", un budget de 100 000 euros étant alloué spécifiquement à son implémentation.
BNP Paribas se voulant en pointe sur l'utilisation des médias sociaux, il n'est pas surprenant que l'opération soit présentée d'abord et avant tout (exclusivement ?) aux plus de 180 000 "fans" de la banque sur Facebook. En revanche, ce mode de communication ne rend que plus criante l'absence de toute composante participative dans le processus de sélection et d'évaluation des idées soumises, qui reste au contraire très "traditionnel"...
Une approche parfaitement adaptée
Toutes les "agences du futur" du monde sont confrontées à la même difficulté : s'il est relativement facile de mettre en scène des "démonstrations" séduisantes lors de leur ouverture, le maintien de l'intérêt dans la durée est beaucoup plus complexe à assurer (et cet aspect est, malheureusement, souvent négligé dans la conception initiale). Le risque est alors de créer, à grand frais, une structure dont la valeur est éphémère.
Le choix de BNP Paribas de faire appel à des contributions extérieures pour lutter contre ce risque d'obsolescence me semble doublement pertinent. D'une part, il devrait permettre de produire des idées qui sortent des "habitudes" de la banque, ce qui constitue un des avantages classiques des démarches d'innovation ouverte. D'autre part, la promesse, particulièrement attractive, d'une implémentation dans le cadre (très visible) du "2 Opéra" fournira un surcroît de motivation pour les participants, dont l'impact devrait logiquement se ressentir sur la qualité des résultats.
Si son organisation pratique est à la hauteur de l'ambition affichée (jusqu'à la mise en œuvre finale du projet vainqueur), ce concours a donc de bonnes chances de donner des résultats intéressants. Et, en cas de succès, le "2 Opéra" y gagnera une nouvelle jeunesse et, peut-être, une solution pérenne pour l'enrichir régulièrement, à l'avenir. La première expérience d'innovation ouverte de BNP Paribas (à ma connaissance) est placée sous d'excellents auspices !