Nous publions ci-dessous un article de l'association Ajir France qui a émis son point de vue, relatif au message lu durant la traditionnelle cérémonie dans la cour d’honneur des Invalides, à Paris, par le ministre délégué aux anciens combattants Kader Arif, lui-même fils de harki. Le président de la République ne pouvait être présent, en raison de son déplacement en Amérique.
Qu'en pensez-vous, le débat est ouvert pour celles et ceux qui veulent s’exprimer de manière constructive.
Nulle responsabilité à l’horizon...
Les hommes politiques sont d’incorrigibles "bonimenteurs" et les représentants des associations de Harkis seront toujours d’éternels naïfs !
L’adage qui veut que "les promesses (même écrites) n’engagent que ceux qui y croient" s’avèrent une nouvelle fois vérifié...
Dans le sillage de son prédécesseur François HOLLANDE perpétue une fois de plus le cycle des engagements oubliés dès leurs annonces. Rappelons nous sa lettre du 5 avril 2012 aux Harkis et à leurs familles dans laquelle il déclarait solennellement "si le peuple français m’accorde sa confiance, je m’engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil des familles transférées dans des camps en France...".
L’occasion lui en était donnée le 25 septembre dernier, "journée d’hommage national aux Harkis". Au lieu de la reconnaissance de responsabilité tant attendue, le président de la République, dans cette année de 50ème anniversaire de la fin officielle de la guerre d’Algérie, a fait lire par son Ministre des anciens combattants et par les préfets une sirupeuse lettre (voir ci-dessous) d’une dizaine de lignes dans laquelle n’apparaissent ni les massacres ni la responsabilité !
Signalons au passage que rien de nouveau n’apparait dans cette communication. Déjà en 2001, Jacques CHIRAC, en des termes beaucoup plus forts et plus émouvants, avait reconnu "la faute" mais sans oser reconnaître officiellement la RESPONSABILITE.
Le conseiller de F. HOLLANDE chargé de la rédaction de cette adresse aux Harkis et à leurs familles devait certainement être préoccupé par des problèmes beaucoup plus importants que le respect des engagements de son patron indiquant par là que les nouveaux dirigeants de la France n’ont nullement l’intention de "gouverner autrement" que leurs prédécesseurs la question Harkie !!!
Au-delà de l’absence de scrupules pour emporter la victoire, ce manque de considération d’une population forte de près d’un million d’âmes, dénote une pratique trop répandue en France qui consiste à ignorer les minorités tant que celles-ci ne font pas parler d’elle "en cassant et en brûlant" pour se faire entendre.
Faut-il en arriver là ?
Fort de la confiance et de la compréhension du peuple français qui, à une très forte majorité, reconnait que la France est redevable envers les Harkis, il est nécessaire d’abord de montrer un front uni pour mettre en avant les trois revendications prioritaires qui intéressent les Harkis, à commencer par la reconnaissance de responsabilité, et de se battre par tous les moyens légaux pour les faire aboutir.
L’éclatement et la mésentente du monde associatif Harki constitue certainement la première cause de l’absence de résultat concret quant à l’aboutissement des revendications de cette population.
Lorsque la mauvaise foi des hommes politiques est avérée, le seul moyen d’atteindre ses objectifs est d’établir un rapport de force en parlant d’une seule voix et en priorisant les revendications.
Le consensus peut avoir lieu sur les 3 revendications prioritaires des Harkis(la reconnaissance de la responsabilité de l’état dans l’abandon, le massacre et les conditions d’accueil des Harkis et de leurs familles, l’histoire et la mémoire, l’amélioration de la situation socioéconomique de cette population...) avant que le temps ne fasse son oeuvre et que les derniers acteurs de cette page noire de l’histoire de France ne disparaissent à leur tour...