« Ils vont revenir ?
Oui.
Oh ! putain …
Tu l’as dit… »
Tu les imagines, dis ? Tu les vois ? Avec leurs gueules. Pire : avec leurs mots. Et leur victoire. Totale. Définitive... Tu veux que j’te dise une chose, une seule : t’es pas prêt de la revoir, au pouvoir, ta putain de gauche. Du moins, celle que tu nommes : la gauche. Et tu sais pourquoi ? Parce que t’es un foutu clampin de mes deux… Tu dis appartenir à la gauche, parce que c’est cool, n’est-ce pas ? Parce que, ma foi, t’aimerais pas qu’on dise de toi, qu’en fait, t’es qu’un keum de droite. Eh bien j’vais te dire : t’es un vrai keum de droite. Pure... T’as tout bazardé. Les idéaux. Les luttes. Tes anciens poteaux. T’es qu’un escroc de lâche… Qui obtempère. Au clairon de l’appareil… Tu craches sur la gauche Tagada, celle des Mélenchon, des Arthaud, des Besancenot, des Poutou, et la Verte, alouette, mais t’as oublié un truc, mon garçon : c’est que cette gauche-là, elle ne fait que poursuivre un combat. Et tu veux que je te dise lequel ? Non, coco, c’est pas celui du PCF, de la LCR, ni même des trotskistes, des lambertistes ; de tout ce que tu méprises, en fait. Non, c’est juste celui du PS, celui de 1978. Celui qu’était, quand même un peu, du côté du peuple. Ou se disait, voulait, être de ce côté. Parce que des années de disettes. Parce que l’espoir. C’est l’espoir qu’était le mot-clé. Une merveille. Voilà l’histoire. Et quelle histoire !...
Mais tu ne la connais pas, l’Histoire. Du reste, ça te fatigue. T’es tellement flemmard. De tout. De l’esprit. En particulier. Toi, t’écluses, et tu fais le barbeau sur les réseaux sociaux. Tu craches sur la gauche de la gauche, de la gauche (ad lib). Parce que tu tiens, plus que tout, à quelque chose : Toi. Et ton petit confort. Ton petit chez toi. Tes petites affaires. Ton petit monde, factice. Ta misère. Ton déni. Et ton drame. Ton drame, ouais, nommé : Désir… Rien ne compte plus que ton égoïsme. C’est ce qu’il y a de plus grand, en toi. Au chaud, qu’il est, dans ta mesquinerie.