Comment viraliser un message un peu touffu, jargoneux ou polémique ? Pourquoi ne pas le dédramatiser en l’abordant sous l’angle d’un traitement en dessin animé.
Ce procédé a été utilisé par les militants de StrongTowns pour caricaturer l’attitude des responsables de l’équipement de la « bay area » autour de San Francisco vis-à-vis des pistes cyclables et des voies de bus.
Le décalage entre le discours et l’apparence « cartoon » des personnages met l’accent sur le sujet lui-même. L’image animée propose à l’œil une forme de distraction – changements de plans, synchro labiale, ambiance apaisée – qui favorise la prise en compte du fond. On contredit les codes télé de dramatisation du sujet par l’image et on passe outre la stigmatisation ad hominem.
Voici le message adressé par ce même procédé aux services de planification et de développement de la ville de San Francisco.
Les postures figées, les couleurs simples, la lenteur relative de l’interaction entre les protagonistes n’atténue pas pour autant la démonstration des incohérences. Pour une génération élevée par les Simpsons, ce type de contenu vidéo est une alternative plausible à un long discours.
Bien entendu, ces deux exemples sortent du même outil de création et partagent un parti-pris graphique assez semblable. Pour autant, nous estimons que ce type l’approche est transposable à des problématiques de communication numérique grand public dans des univers visuels différents.
Tendance animée
Alors que le cinéma amateur s’empare des moteurs de jeux vidéo (Machinima), plusieurs outils tentent de concrétiser la transmutation du discours écrit en dessin animé : XtraNormal, Muvizu ou encore Reallusion.
L’outil ne fait pas tout, loin s’en faut, et les techniques de mise en scène de l’animation « traditionnelle » restent un gage de résultats. D’ailleurs, il serait ridicule d’évacuer le potentiel des techniques image par image, du dessin au papier découpé. Seul le temps, et donc le coût, de leur mise en œuvre en restreint le champ d’application.
Vu la performance virale des contenus vidéo sur les réseaux sociaux, il est désormais concevable de recourir à une conversion du propos en dessin animé pour des actions de communication mono-thématiques. Démontrer un cas, décrire une solution ou une démarche, valoriser une approche, le dessin animé semi-automatisé affirme sa performance par rapport à un laïus conventionnel.