Cette semaine le thème du projet japonisme sonne comme un écho à celui déjà passé intitulé namake kuse, paresse.
つれづれ Tsurezure, oisiveté, est encore un concept qu'il est difficile d'associer immédiatement au Japon. Pourtant, cette culture élève la contemplation au rang d'art de vivre.
Je vous encourage d'ailleurs à lire un article à contre-courant sur le sujet de l'oisiveté et de ses vertus signé par le romancier Harold Cobert.
Le désœuvrement n'implique pas toujours l'inaction et la stérilité intellectuelle et émotionnelle qu'on lui prête. C'est au Japon que j'ai compris toute la profondeur de ce temps passé objectivement à ne rien faire.
Oiseaux oisifs...
Cultiver le vide
Au détour d'une rue, trouver un parc et s'y arrêter. S’asseoir quelques minutes sur un banc, observer. Rester là, même une heure à s’imprégner du lieu. Regarder les gens, les arbres, les nuages. Et quand on reprend sa route, on réalise parfois qu'on a, dans ce laps de temps perdu à la productivité matérielle et au travail factuel, trouver des solutions à d'autres problèmes, à des blocages infiniment moins triviaux que les aléas du quotidiens.
Dans ces heures oisives la créativité se nourrit, les histoires, les musiques, les images se forment. Une gestation lente et douce qui a besoin d'un regard sur le monde, faussement passif.
Les heures douces
Terrain de jeu
Ces photos ont été prises au square des Batignolles, à Paris. Copyright : Marianne Ciaudo