Dans le Kanem, en plus des programmes liés à l’urgence alimentaire actuelle tels que les distributions de nourriture et d’aliments pour le bétail, ACF développe également des projets humanitaires de plus long terme pour tenter de limiter l’impact des crises récurrentes dans cette région sahélienne du nord-ouest du Tchad. ACF soutient ainsi la création de banques de céréales qui aide à limiter la dépendance des populations aux marchés.
Boulatchidi est un village dans lequel a été construite et mise en place avec le soutien d’ACF une des 30 banques de céréales de la région. Qu’est-ce qu’une « banque de céréale » ? Le principe est simple : Il s’agit de constituer des réserves de grain qui permettent, lorsque vient la soudure (période pendant laquelle les greniers sont vides, entre deux récoltes), d’éviter de s’approvisionner sur les marchés lorsque les prix augmentent, et ainsi d’échapper à la spéculation. « Nous vendons les céréales aux adhérents à un tarif assez bas. Cela nous permet cependant de faire une petite marge afin d’augmenter le volume du stock année après année » explique Adoum Adji Korouma, chef du village de Blatchidi. Ces banques de céréales permettent aussi aux villageois de pouvoir profiter d’un stock dans des villages souvent mal desservis par les marchés environnants : « Dans beaucoup de village, du fait des problèmes d’approvisionnement des marchés et d’enclavement de la région, les villageois doivent parfois parcourir plusieurs centaines de kilomètres pour pouvoir acheter des sacs de mil pas trop cher. Ce stock à disposition leur permet d’éviter un tel trajet ainsi que le coût et les risques qui y sont liés », explique Antoine, responsable de projet de sécurité alimentaire chez ACF.